L Galois, D Guignand, J Mayer, O Barbier, D Mainard (Nancy)
L’enclouage centro-médullaire des os longs dans sa version initiale proposée par Kuntscher n’était pas verrouillé. Le verrouillage du clou est rapidement apparu comme une nécessité afin de maîtriser la rotation et la stabilité axiale mais aussi afin d’élargir les indications de l’enclouage à des fractures de plus en plus proximales et/ou distales. Si le verrouillage proximal du clou assuré par l’ancillaire peut être réalisé de façon automatique avec une excellente fiabilité sans amplificateur de brillance, le verrouillage distal en revanche nécessite classiquement un verrouillage « à mains levée » sous contrôle radioscopique. Cette étape nécessite un personnel en salle dédié à la manipulation de l’amplificateur de brillance (manipulateur radio ou infirmière) afin d’obtenir « les trous ronds », une courbe d’apprentissage de l’opérateur et impose une exposition aux rayonnements ionisants plus ou moins importante. L’analyse de la littérature retrouve des durées de verrouillage distal variables (de 4 min à 1 h) ainsi que des durées d’utilisation de l’amplificateur de brillance très diverses (0 à 15 minutes). Cette irradiation de l’opérateur malgré les précautions d’usage (protection individuelle, éloignement/ source) inhérente à cette technique de verrouillage s’ajoute à celle rendue nécessaire par l’activité de traumatologie au sens large. Peu de données sont disponibles en ce qui concerne l’irradiation réellement reçue par l’opérateur. C’est la raison pour laquelle, depuis de nombreuses années, les traumatologues ont cherché à trouver une solution efficace au verrouillage distal qui s’affranchisse du rayonnement ionisant. De nombreux systèmes ont été développés avec plus ou moins de réussite : systèmes mécaniques, optiques, avec guidage laser, navigation informatique…). Plus récemment, un système utilisant un champ électromagnétique (système Sureshot) a été proposé avec une fiabilité donnée comme excellente. Au total, la problématique de l’irradiation des personnels au bloc opératoire doit rester une préoccupation constante. Les apports récents ne dispensent de toute façon pas de l’application des mesures de protection collective et individuelle réglementaire face au rayonnement ionisant.