JC Bel, G Herzberg (Lyon)
Introduction
L’implantation d’une arthroplastie de hanche est le traitement des fractures déplacées du col fémoral des sujets âgés. La morbidité locale/générale, précoce/secondaire, est non négligeable, critique pour cette population, la réhabilitation lourde. Améliorer la procédure chirurgicale en limitant ses effets délétères peut potentiellement améliorer les résultats.
Matériel et Méthode
Entre 2004 et 2005, 40 patients (8 hommes, 32 femmes) avec fracture déplacée du col fémoral. Age : 84 [70-98] ±7 ans. Série continue. Groupe témoin historique.
Traitement chirurgical par le même opérateur. Patient en décubitus latéral. Incision cutanée adaptée au BMI. Abord par voie trans-glutéale. Implant fémoral sans ciment Corail®/cimenté Fjord® si instabilité primaire, cotyle double mobilité sans ciment à plots et patte Novae®/tête blindée à double mobilité selon l’âge ou la coxarthrose préexistante. Drainage aspiratif Redon®. Aucune modification des algorithmes thérapeutiques -ceux du groupe témoin-, hormis l’abord mini-invasif.
Résultats
Incision cutanée : 7[6-8] ± 0,7 cm. Aucun agrandissement pour impossibilité technique ni complication per opératoire. Prothèses totales : 18 ; prothèses bipolaires : 22. Implants fémoraux sans ciment : 37 ; implants fémoraux cimentés : 3. Durée de l’intervention égale. Pertes sanguines opératoires et péri opératoires, antalgie significativement diminuée. Lever au fauteuil et reprise de la marche plus rapide Aucune complication cutanée, infection précoce ou secondaire, aucun décès dans les 90 jours. Position initiale des implants comparable aux témoins. Aucune luxation. Tous les patients revus (recul minimum 180 jours).
Discussion
L’abord minimalement invasif pour prothèse de hanche en limitant la dissection tissulaire, limite les douleurs et les pertes sanguines per et post opératoires, les problèmes de cicatrisation, le risque de luxation prothétique, à condition que la mise en place des implants soit correcte pour la pérennité de l’arthroplastie. Cette technique est fiable et reproductible, même et surtout chez des sujets âgés fragiles avec fractures du col. Même si les données disponibles sont favorables, elles concernent les résultats précoces, elles sont limitées pour généraliser cette approche. Cependant les résultats de cette moindre agression amènent à reconsidérer les procédures des suites opératoires en termes de drainage, transfusion, rééducation, séjour en chirurgie pour ces patients âgés.
Conclusion
L’abord minimisé est un moyen fiable -à confirmer sur de plus longues séries- pour implanter une prothèse après fracture du col du fémur des patients âgés. Il permet de limiter l’agression chirurgicale donc de limiter le séjour en chirurgie et permet potentiellement l’optimisation de la réhabilitation. Ceci pourrait aboutir à de substantielles avancées éthico-socio-économiques.