R Letartre, F Gougeon (Lille)
Cette étude rétrospective de type cas-témoins rapporte les résultats de 46 prothèses totales de genoux mises en place après ostéotomie tibiale de valgisation comparés aux résultats de 112 prothèses totales de genoux primaires implantées dans le service d’orthopédie D de l’Hôpital Roger Salengro à Lille.
L’analyse des résultats montre une amélioration nette des scores genoux et fonctions qui passent respectivement de 50,2 à 83 points et de 55 à 67 points. Nous obtenions 74% d’excellents et bons résultats et 93,5% des patients étaient très satisfaits ou satisfaits de l’intervention. Il était néanmoins noté lors de l’intervention une durée opératoire plus longue, un équilibrage ligamentaire plus difficile à régler, un stock osseux restreint entraînant la pose de cales et une fragilité du plateau tibial. La comparaison avec la série témoin indiquait des résultats quasi similaires sur le score genou (83 versus 87,21 points) et sur le résultat subjectif (93,5 versus 95% de patients très satisfaits ou satisfaits) alors que les résultats étaient significativement moins bons sur le score fonction (75,2 versus 67 points) pour la population d’étude. Nous expliquons ces moins bons résultats par les difficultés d’équilibrage ligamentaire, les antécédents chirurgicaux et surtout par l’atteinte arthrosique globale qui était plus sévère (catégorie IKS) dans la population d’étude.
Certains facteurs de bons pronostics chez les patients ayant eu une ostéotomie ont été mis en évidence, un score genou pré-opératoire élevé, l’absence de flessum pré-opératoire, la classe A ou B de la classification IKS et l’absence de corps étrangers intra-articulaires au recul.
Au regard de ces résultats nous réservons actuellement l’OTV uniquement pour les patients ayant un varus constitutionnel chez l’homme jusque 70 ans s’il est actif et chez la femme jusque 60 ans. En outre, l’implantation d’une PTG sur un genou ayant déjà subi une ostéotomie est une intervention délicate qui doit être réservée à un chirurgien confirmé qui devra être en possession de prothèses de reconstruction lors de l’intervention.