C Lautridou, B Lebel, G Burdin, B Galaud, C Hulet, B Locker, C Vielpeau (Caen)
Introduction
Dans l’étude rétrospective multicentrique en 1998, sur le choix de l’autogreffe dans les ligamentoplasties du LCA, la SFA concluait en la nécessité d’une étude prospective randomisée. L’analyse de la littérature montre que ces études sont difficiles à mettre en œuvre et les effectifs trop petits, ne permettant pas d’objectiver des différences significatives. Nous proposons afin d’intégrer les résultats des différentes études comparatives de réaliser une méta-analyse.
Méthode
L’analyse de la littérature (Medline 1990-2004 et les travaux de la SFA) a été réalisée avec les critères de sélection suivants : reconstruction du LCA, tendon rotulien, gracilis et semitendinosus. Le nombre de patients par groupe (>30), un recul minimum de 24 mois, moins de 10% de perdus de vue, une évaluation par la fiche IKDC et étude comparative prospective, ont été des critères de sélection Les critères suivants ont été étudiés : laxité différentielle, score IKDC, douleurs antérieures, reprise de l’activité sportive, les échecs, les complications. Statistiquement la méthode avec le calcul du risque relatif et des intervalles de confiance à 95 % a été utilisée Pour chaque événement, un test global d’hétérogénéité (Test du CHI-2) et un test global (test– Z) ont été réalisés.
Résultats
Vingt-deux études ont rempli nos critères d’inclusion, soit plus de 2000 transplants. Seize études sont randomisées et six sont consécutives, avec un recul de 24 à 102 mois. La méta-analyse des 6 études qui comparent le TR versus le DIDT à 2 faisceaux donne une différence significative très en faveur du tendon rotulien pour tous les critères étudiés.
16 de ces 22 études comparaient le tendon rotulien versus le DIDT à 4 faisceaux. La reprise du sport au même niveau, les résultats subjectifs, le score IKDC laxité, le nombre d’échecs et le score global IKDC ne sont pas différents statistiquement entre les deux types de transplants. Les douleurs antérieures du genou sont retrouvées quel que soit la greffe utilisée, mais elles sont statistiquement plus fréquentes à 2 ans après utilisation du tendon rotulien (23 %) qu’avec le DIDT (17 %) (RR 0,64 /IC 0.5, 0.80). La laxité résiduelle est plus faible pour le tendon rotulien. La méta-analyse des études qui comparent le TR versus le DIDT à 2 faisceaux donne une différence significative très en faveur du tendon rotulien pour tous les critères étudiés.
Conclusion
Pour la reconstruction du ligament croisé antérieur, la greffe libre des tendons de la patte d’oie à 4 faisceaux ou du tendon rotulien est une méthode efficace. Seules les douleurs antérieures sont plus fréquentes avec le tendon rotulien. Le choix de la greffe est important, mais d’autres paramètres interviennent dans la qualité du résultat.