70 – La fixation juxta-articulaire ou anatomique des greffes du LCA - Anatomic ACL graft fixation with interference screws

D. Saragaglia (Grenoble)


Parmi les multiples systèmes de fixation des greffes de ligament croisé antérieur (LCA) la fixation juxta-articulaire peut être considérée comme le moyen de fixation le plus anatomique. La greffe est fixée directement à l’os par un système (habituellement une vis d’interférence) qui va comprimer le tendon ou le bloc osseux contre les tunnels fémoral et tibial si bien que seule la partie intra-articulaire sera « mobile » comme un LCA normal. La rigidité du montage est augmentée et l’effet d’allongement de la greffe nettement diminué par rapport aux fixations corticales. Kurosaka a été le premier en 1987 a proposé une vis d’interférence métallique pour la fixation intra-osseuse des greffes de ligament rotulien. Depuis cette époque, le principe a été étendu à la plastie aux ischio-jambiers (vis RCI de Pinczewski). Ces vis ont été progressivement remplacées par des vis résorbables qui semblent offrir la même résistance à l’arrachement et dont l’avantage est de permettre des reprises beaucoup plus aisées surtout lorsqu’il faut retirer la vis et que celle-ci est enfouie dans l’os et qu’en plus le tournevis n’existe plus !

Si ce principe n’est plus discuté aujourd’hui pour les greffes de ligament rotulien dont la fixation os-os est extrêmement solide, il peut poser des problèmes pour la fixation des ischio-jambiers ou tout autre transplant tel que le tendon quadricipital ou le fascia lata. En effet, cette fixation tendon-os peut glisser surtout au niveau du tibia où les forces de traction s’exercent dans l’axe du tunnel. C’est la raison pour laquelle nous laissons les tendons de la patte d’oie pédiculés sur leur insertion distale, ce qui assure une solidité tout à fait remarquable à la fixation tibiale. Ceux qui désinsèrent les tendons ajoutent la plupart du temps un autre moyen de fixation tel qu’une agrafe crantée.

Enfin, ce moyen de fixation expose à la ballonisation des tunnels ce qui ne semble pas avoir de conséquence sur la stabilité du genou et la récidive de la laxité. Dans notre expérience, cette ballonisation était plus fréquente avec les vis en PLA qu’avec les vis en PLA + HA. Elle semble encore moins fréquente avec les vis comportant du phosphate tricalcique. Cependant l’étiologie de ces élargissements des tunnels est assez mal connue et elle est probablement multifactorielle : compression du tendon contre l’os à l’origine de lésions de nécrose, phénomènes biologiques dus à la résorption de la vis (pour les vis résorbables), passage de liquide synovial à travers la perforation de la vis, etc.

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