P Fardellone, L Fages, F Grados (Amiens)
Les hernies discales lombaires foraminales sont des hernies qui atteignent le foramen et comprime la racine nerveuse à ce niveau. Par rapport à l’ensemble des hernies discales, elles seraient plus fréquentes en L3-L4. La hernie discale foraminale pourrait être provoquée par un traumatisme avec flexion latérale du tronc. Ailleurs, la radiculalgie est d’apparition plus progressive dans un contexte de lombalgies chroniques sans facteur déclenchant net. Leur rareté est plus apparente que réelle. En effet, leur fréquence varie selon les séries de 3,7 à 10,3 %.
Les manifestations cliniques des radiculalgies lombaires par hernie de la région foraminale sont différentes de celles qui résultent des hernies endocanalaires et sont parfois source de difficultés diagnostiques, cliniques et thérapeutiques. Ainsi, quelques particularités séméiologiques apparaissent propres aux hernies foraminales :
Il existe une prédominance féminine et l’âge moyen des patients est plus que pour les hernies discales classiques. La durée d’évolution semble aussi plus courte avant l’hospitalisation car la présentation se fait souvent sous la forme d’une radiculalgie hyperalgique
Cliniquement, la raideur rachidienne est en règle générale peu importante et la douleur présente souvent une recrudescence paroxystique nocturne. On ne retrouve pas d’impulsivité aux efforts à glotte fermée (défécation, éternuements). Le signe de Lasègue est moins fréquent dans les hernies foraminales et quand il est présent est d’une amplitude variable. Dans les hernies foraminales avec atteintes radiculaires L4 ou L5, le signe de Lasègue n’est présent que dans un tiers des cas. En cas de cruralgie, le signe de Léri est presque toujours présent et on note assez souvent un déficit neurologique précoce et parfois important.
ASQUIER C., TROUSSIER B, CHIROSSEL J.-P,,CHARDONNET E ; MOURIES D, JUVIN R, PHELIP X.. La névralgie crurale vertébrale commune (NCVC) : Etude rétrospective clinique et anatomo-radiologique : A propos de 100 cas . Rev. Rhum. 1996, vol. 63, no4, pp. 303-309