J.Griffet, J.Dubousset, A.Soubeiran (Nice, Paris)
La scoliose est un symptôme présent dans certaines maladies évolutives lors de la croissance. Les maladies neurologiques génétiques, les infirmités motrices cérébrales, les maladies neuromusculaires, sont responsables, entre autres, d’une scoliose. L’évolution se fait inéluctablement vers une aggravation des courbures scoliotiques qui peuvent dépasser les 100° et cela même avant 10 ans. Le retentissement de ces courbures scoliotiques majeures est important avec une insuffisance respiratoire mettant en jeu le pronostic vital à moyen terme. Le retentissement sur la marche et la station assise est également important avec des conditions de vie difficiles. Le traitement orthopédique par corset est, dans la majorité des cas, insuffisant pour enrayer l’évolution.
Certaines scolioses d’origine inconnue, dites idiopathiques, débutant dans la petite enfance, avant 5 ans, ont une évolution identique. Ces formes de scoliose infantile maligne réagissent très mal au traitement par corset plâtré répété puis corset en port permanent jusqu’à la fin de la croissance. Malgré ce traitement lourd, prolongé et contraignant, elles devront être opérées dans des conditions difficiles et à risque élevé, en utilisant deux voies d’abord antérieure et postérieure.
Depuis quelques années, pour limiter l’évolution gravissime de ces scolioses, des équipes associent au traitement par corset une distraction vertébrale par des tiges fixées sur les vertèbres limites sans arthrodèse. L’angulation de la courbure est ainsi contrôlée avec une amélioration spectaculaire sur la morphologie du thorax, limitant ainsi l’insuffisance respiratoire. Cependant, la croissance rachidienne se poursuit et l’aggravation reprend. Il faut, tous les 6 mois, recommencer cette distraction. Le risque opératoire, important chez ces enfants fragiles, augmente avec le nombre d’interventions et l’âge. L’utilisation d’une tige dynamique électromagnétique Phénix Magic qui se distracte grâce à l’action d’un aimant externe supprime les réinterventions.
La technique chirurgicale et les indications sont identiques pour les deux types de matériel.
Conclusion.
Dans la prise en charge globale et pluridisciplinaire de ces enfants lourdement handicapés, cette possibilité thérapeutique supplémentaire diminue les risques chirurgicaux par la suppression des réinterventions. L’amélioration du contrôle de l’évolution des déformations rachidiennes et thoraciques doit permettre de ralentir l’aggravation de l’insuffisance respiratoire et améliorer le confort de ces enfants lors de la position assise mais également lors de la verticalisation.