133 – Suture percutanée des ruptures récentes du tendon d’Achille - Percutaneous suture of acute rupture of Achille tendon

JL Rouvillain, Th Navarre, O Labrada, E Garron, W Daoud (Fort de France)


Le Traitement Orthopédique des ruptures du tendon d’Achille a été bien codifié par J. Rodineau. Il consiste en une immobilisation en équin pendant 8 à 12 semaine sans appui. Le taux de re-rupture varie entre 10 et 20%. La chirurgie conventionnelle donne des taux très faibles de re-rupture, mais par contre présente 10 à 20% de complications cutanées. Moller et al en 2001, ont réalisé une étude prospective entre traitement chirurgical et fonctionnel incluant 112 patients avec un suivi de 2 ans. Le taux de re-rupture était respectivement de 1,7% contre 20,8% avec le traitement fonctionnel
La technique de suture percutanée avec le Ténolig®, n’élime pas totalement les problèmes cutanés, et a comme inconvénient son coût financier. Le procédé ACHILLON se veut une technique mini invasive qui ne semble pas très simple à réaliser. De nombreuses autres techniques ont été publiées, utilisant un fixateur externe (Nada, 1985), un arthroscope en sous-cutané (Aldam, 1989), ou une mini-incision transversale (Thermann, 2001). La plus ancienne des techniques véritablement percutanées publiée est celle de Ma et Griffith en 1977. Lim et al en 2001, ont réalisé une étude prospective entre chirurgie conventionnelle et traitement percutané selon la technique de Ma et Griffith sur 66 patients revu à 6 mois. L’immobilisation a été en moyenne de 12,4 semaines. Il y a eu 7 infections (21%) dans la série chirurgicale contre 3 cas de nodules douloureux (9%) dans la série percutanée, et une paresthésie du nerf sural. La technique percutanée que nous utilisons est dérivée de la technique de Ma et Griffith. Le but de cette technique percutanée est d’obtenir rapidement et facilement une suture solide et peu onéreuse réalisable de plus sous anesthésie locale. Nous avons mis au point une aiguille spéciale comportant un chas permettant d’utiliser le fil de suture que l’on souhaite. Au début de notre expérience nous avons utilisé un fil non résorbable (Ethicon ® N°1), puis devant la gène ressentie par le nodule sous-cutané douloureux du au fil, nous sommes passés au fil résorbable passé en double (Vicryl n°2). Nous réalisons cette suture en décubitus ventral sous anesthésie locale, une botte plâtrée en équin en maintenue pendant trois semaines, puis remplacée par un plâtre plus proche de 90° avec talonnette pendant encore 3 semaines avec appui autorisé. De 1999 à 2005, nous avons réalisé 60 cas, (48 H, 11 F), d’age moyen 44 ans. Les seules complications observées sont une infection superficielle, un nodule sous-cutané douloureux, et une thrombophlébite surale. Au recul moyen de 10,7 mois, il n’existe aucun névrome du saphène externe. IL y a eu un seul cas d’infection. Il a eu 2 re-ruptures, l’un après un nouveau traumatisme sportif, l’autre avait eu des infiltrations répétées avant l’intervention. Les contre-indications à cette technique sont les ruptures anciennes, les re-ruptures, et les ruptures trop près de l’insertion calcanéenne. En conclusion cette technique est de réalisation très facile, elle est peu onéreuse, la suture est solide permettant des suites rapides sans complications cutanées.

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