O Charrois (Paris)
L’étude multicentrique du symposium 2003 de la SFA comprenait deux séries : L’étude rétrospective portait sur 203 réparations méniscales réalisées entre 1984 et 2002. L’étude prospective portait sur 75 réparations méniscales réalisées entre 2002 et 2003.
Le genou concerné était stable dans la moitié des cas (46,8 et 50,7 %).
La lésion méniscale concernait le plus souvent le ménisque médial (dans 86,2 et 65,3% des cas). Les lésions du ménisque latéral, qui ne constituaient que 13,3 % des lésions réparées de la série rétrospective, constituaient 34,7 % des cas dans la série prospective. Si l’on rapporte ces valeurs au taux moyen de lésions méniscales latérales qui est d’environ 20 %, on constate que dans le passé, les lésions latérales qui survenaient étaient moins souvent réparées qu’elles ne le sont à présent et ce peut-être du fait du caractère plus péjoratif des méniscectomies latérales. La lésion était le plus souvent verticale longitudinale (84,2 et 85,4 % des cas).
Les lésions étaient de grande taille, mesurant en moyenne 18,6 et 20,9 mm. Leur longueur n’était influencée ni par la stabilité du genou, ni par le ménisque concerné.
TECHNIQUE CHIRURGICALE
La voie d’abord employée a changé entre nos deux séries. Si la technique arthroscopique tout en dedans ne représentait que 58,1 % des cas dans la série rétrospective, elle passait à 80 % des cas dans la série prospective. Inversement, les contre-incisions employées dans 32,5 % des cas de la série rétrospective n’étaient plus employées que dans 10,7 % dans la série prospective.
Le moyen utilisé pour réparer le ménisque était du fil (résorbable ou non) dans 38,5 puis 25,4 % des cas, des attaches simples dans 43 puis 13,3 % des cas, des attaches hybrides associant un moyen d’ancrage rétromural et des fils dans 13,5 puis 56 % des cas, enfin une combinaison de différents moyens dans 5 % des cas dans les deux séries. Ainsi, entre nos deux séries, l’usage de fils et d’attaches simples diminuait de façon importante au profit des attaches hybrides, et ce sur l’ensemble des centres.
La durée de la réparation était successivement de 41 et 37 minutes.
RESULTATS
Les résultats ont été évalués avec un recul de 3 ans et 9 mois pour la série rétrospective et de 6 mois pour la série prospective.
La morbidité per-opératoire des réparations (rupture ou perte d’implant, dommage méniscal ou chondral, échec de fixation) était de 8 et 4% avec une plus grande fréquence lorsque des attaches « simples » étaient employées. 5 lésions nerveuses (Nerf sural ou SPE) sont survenues, toujours en rapport avec l’utilisation d’une contre-incision postérieure.
Le taux de méniscectomies secondaires était de 23% (24% pour le ménisque médial, 11% pour le ménisque latéral). Tous ces échecs sont survenus durant les 24 mois post-opératoires. et leurs échecs nécessitant une méniscectomie secondaire. Ce taux était comparable sur genou stable ou sur genou stabilisé.
20% des patients conservaient des douleurs de l’interligne concerné (20% après réparation médiale, 14% après réparation latérale).
Après 4 ans (notre recul moyen) sur 100 patients : 23 avaient nécessité une méniscectomie, 20 conservaient des douleurs, 57 étaient asymptomatiques.