JL Rouvillain, W Daoud, Th Navarre, E Garron (Fort de France)
De nombreuses techniques ont été décrites pour le traitement de cette déformation du premier rayon. Si les plus connues actuellement sont les SCARF et le chevron, il existe encore des chirurgiens qui réalisent des Petersen ou des Mac-Bride. Mais ces techniques ont toutes en commun d’être chirurgicales, c’est à dire de nécessiter une cicatrice chirurgicale plus ou moins importante, source de douleurs post-opératoires.
L’un des avantages de la chirurgie percutanée, est d’avoir des abords cutanés minimes, par lesquels les gestes chirurgicaux vont pouvoir être réalisés. Ces mini abords sont un des facteurs de la quasi absence de douleur post-opératoire.
Pour cela des instruments spéciaux sont utilisés. Un bistouri de type « Beaver » avec une petite lame de 3 mm de largeur, un moteur avec une pièce à main, sur lequel sera monté 2 principaux types de fraises. Un fraise pour « raboter » l’exostose et une autre pour sectionner transversalement M1 et P1.
Pour traiter un Hallux valgus, 4 temps vont se succéder.
Tout d’abord, l’exostosectomie. Pour la réaliser il est d’abord créer au bistouri une chambre de décollement entre la face latérale de l’épiphyse du premier métatarsien et les parties molles. Puis la fraise « wedge Burrs » montée sur un moteur puissant, mais à vitesse lente, va raboter l’exostose en aplanissant la résection par de petits mouvements latéraux. Il est possible d’arrêter la chirurgie et ne faire que l’exostosectomie que l’on contrôle à l’amplificateur de brillance.
Puis est réalisé une ostéotomie du col du premier métatarsien selon la technique de Reverdin modifiée par Isham. Cette ostéotomie est incomplète, on laisse une charnière externe, qui d’une part permet la correction en varus souhaitée, mais aussi garde la stabilité de l’épiphyse. Dans les cas d’instabilité, une broche percutanée permet de fixer l’épiphyse à la diaphyse.
Puis, par une mini incision en dehors de l’articulation MP, est réalisée une section du tendon adducteur du I.
Le 4° temps est celui de l’ostéotomie de la base de P1. Après repérage à l’ampli, la fraise Shannon sectionne de dedans en dehors la base de la phalange.
La technique du pansement est fondamentale, car lui seul permet de maintenir les corrections obtenues. La marche avec appui est autorisée immédiatement en postopératoire. Le pansement est gardé 7 jours. Il est alors remplacé par une petite cale mise entre les 2 premiers orteils et une bande prenant tous les métatarsiens. Cette contention est maintenue 45 jours. Des radiographies post-opératoires contrôlent la position des ostéotomies.
Il est très fréquent de voir encore pendant 3 à 6 mois le trait d’ostéotomie de P1, alors que cliniquement il est consolidé et qu’il n’existe aucune douleur. Le trait se comble ensuite comme le montre les résultats de notre série revue à plus d’un an de recul.