D Merckx, M. Dugué-Boyer (Rodez)
Chaque garde dans nos services de traumatologie, nous apporte son lot de fractures de l’extrémité supérieure du fémur, chez des patients de plus en plus âgés et dépendants.
Si le problème chirurgical est de mieux en mieux résolu, le problème anesthésique de mieux en mieux codifié, sommes nous certains, malgré nos résultats publiés, nos protocoles, nos statistiques, de répondre au mieux au besoin du malade qui nous est confié ?
S’il est communément admis que l’intervention chirurgicale s’impose, nous connaissons des situations où l’abstention semble raisonnable. Quand opérer, quand s’abstenir ? Quels sont donc les critères décisionnels devant les risques hypothétiques de l’intervention mais également les risques certains de l’abstention ?
La poly pathologie souvent associée à cet âge est plus déterminante que l’âge civil du patient et requiert une prise en charge pluridisciplinaire pour élaborer un véritable plan de soin pré et post opératoire, adjuvant essentiel de l’acte opératoire pour donner au patient une qualité de vie au moins égale à celle qui précédait la fracture.
Au défi de santé publique, encore mal apprécié, que représente la fréquence de ces fractures de l’extrémité supérieure du fémur, au défi technique relevé partiellement par la prise en charge pluridisciplinaire, s’ajoute un défi éthique dû au désintérêt ambiant pour le traitement des patients très âgés.
Relever ces défis spécifiques de la traumatologie de la personne âgée nécessite un questionnement permanent, pour discerner la moins mauvaise solution adaptée à chaque patient, entre obstination déraisonnable et abandon thérapeutique.