JY Jenny (Strasbourg)
Introduction
Les systèmes de navigation ont prouvé leur efficacité pour améliorer la qualité de pose des prothèses totales de genou (PTG). Ils pourraient également permettre d’enregistrer en cours d’intervention la cinématique du genou opéré.
Matériel
20 interventions de pose d’une prothèse totale de genou ont été étudiées. Il s’agissait de 6 hommes et 14 femmes, d’un âge moyen de 71 ans (de 63 à 78), tous opérés pour une gonarthrose globale par pose d’une prothèse totale de genou à plateau mobile conservant le ligament croisé postérieur.
Méthodes
Les auteurs utilisent le système de navigation sans image OrthoPilot ® (Aesculap, Tuttlingen, RFA). Le logiciel a été modifié pour permettre l’enregistrement du mouvement relatif du fémur par rapport au tibia au cours des mouvements de flexion-extension. Des localiseurs infrarouges étaient fixés sur la partie basse du fémur et la partie proximale du tibia. Après acquisition cinématique et anatomique des données de la navigation conventionnelle, une analyse cinématique a été effectuée lors du mouvement passif de flexion-extension avant tout geste osseux. Le système enregistrait les rotations du fémur par rapport au tibia dans les plans frontal (varus-valgus), sagittal (flexion-extension) et horizontal (rotation interne-externe), ainsi que la translation antéropostérieure du fémur sur le tibia. La prothèse était posée selon la technique naviguée conventionnelle. Après implantation, les mêmes mesures cinématiques étaient répétées.
Chaque mesure a été réalisée à deux reprises pour étudier la reproductibilité chez un même patient. Les cinématiques pré- et postopératoires d’un même patient ont été comparées pour objectiver les modifications liées à l’implantation de la prothèse. Les résultats pré- et postopératoires ont été comparés à ceux déjà connus dans la littérature.
Résultats
Les courbes cinématiques enregistrées, tant avant qu’après l’implantation prothétique, sont cohérentes avec les données considérées comme classiques, notamment pour la rotation et la translation antéropostérieure. Nous avons également observé des cinématiques paradoxales après implantation. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux enregistrements chez un même patient.
Discussion
Le logiciel offre la possibilité d’étudier de façon fiable la cinématique du genou avant et après implantation de la prothèse. Ceci pourrait servir à tester des solutions prothétiques nouvelles, mais aussi à choisir, pour un patient donné, le meilleur compromis cinématique. Il serait intéressant de comparer ces résultats avec des données de cinématique in-vivo chez les mêmes patients.
Conclusion
L’étude peropératoire de la cinématique reste aujourd’hui un outil de recherche, mais pourrait améliorer la qualité d’implantation des PTG.