Ph Hernigou (Paris)
Tout chirurgien orthopédiste sera amené à réviser un nombre croissant de prothèses à glissement. Il ne paraît pas souhaitable, sauf exception, d’employer pour ces révisions des prothèses à charnière, même rotatoires.
Notre expérience nous a démontré qu’il était souvent possible de poser de prothèses moins contraintes. L’économie du stock ossseux et la possibilité des greffes osseuses et des cales métalliques, permettent de reconstruire les épiphyses fémorale et tibiale. La mise en place d’une nouvelle prothèse à glissement nécessite de partir d’une embase tibiale stable et du seul repère fémoral valable, la corticale antérieure presque toujours respectée.
Les defects osseux sont comblés par greffons impactés. Ceci est rendu possible au niveau du fémur par l’édification d’un mur ou barrage de rétention qui permet pressurisation et rétention des greffons. L’étude de l’équilibre ligamentaire et de l’encombrement prothétique situe le niveau de l’interligne articulaire. Mais une erreur, même minime, de ce niveau risque d’entraîner une anisométrie ligamentaire et une perturbation de la cinématique prothétique.
Il est raisonnable de réaliser la balance ligamentaire avec les ligaments latéraux et une stabilisation postérieure dans le dessin de la prothèse. Dans les révisions les plus difficiles, associant des pertes de substance osseuse importantes. La technique opératoire assistée par ordinateur peut être une aide lors de la reconstruction à des laxités latérales, il peut être nécessaire d’augmenter la contrainte prothétique. La détérioration de l’implant rotulien est une cause fréquente des échecs d’arthroplastie du genou. Cette situation doit amener à évaluer la torsion prothétique avant d’envisager la reprise.