S Plaweski, D Saragaglia, A Ayach (Grenoble)
Introduction :
Les techniques prothétiques mini-invasives ont été décrites initialement pour les prothèses unicompartimentales de genou (PUC). Leur avantage théorique est une récupération plus rapide. Toutefois l’abord articulaire limité pourrait induire des défauts de pose. Les systèmes de navigation pourraient annuler cet effet indésirable.
Materiel Et Methodes :
Les auteurs utilisent un système de navigation sans image (ORTHOPILOT TM, AESCULAP, RFA) de façon routinière pour l’implantation des PUC. Le logiciel standard des prothèses totales a été adapté à l’implant et à un abord limité. Les guides de résection ont été modifiés, utilisant le concept de la fixation extra-articulaire.
49 patients (groupe A) ont été opérés dans les 4 centres participants. Il s’agissait de 15 hommes et 34 femmes, d’un âge moyen de 65 ans. Ce groupe a été comparé à un groupe témoin historique de 87 patients (groupe B) opérés avec une technique mini-invasive sans navigation. L’orientation des pièces prothétiques a été analysée sur des radiographies postopératoires de face et de profil. Le pourcentage de prothèses implantées de façon satisfaisante pour chaque critère a été comparé entre les deux groupes par un test de Chi².
Resultats :
L’orientation de la prothèse fémorale de face était acceptable dans 98% des cas du groupe A et 93% des cas du groupe B (NS). L’orientation de la prothèse fémorale de profil était acceptable dans 75% des cas du groupe A et 49% des cas du groupe B (p<0,001). L'orientation de la prothèse tibiale de face était acceptable dans 98% des cas du groupe A et 99% des cas du groupe B (NS). L'orientation de la prothèse tibiale de profil était acceptable dans 94% des cas du groupe A et 90% des cas du groupe B (NS). Globalement, 78% des cas du groupe A et 61% des cas du groupe B étaient implantées de façon acceptable pour les 4 critères (p=0.05).
Discussion :
Le système de navigation utilisé fonctionne sur des données anatomiques et cinématiques acquises en cours d’intervention, et sa précision est indépendante de la taille de l’abord articulaire. L’adaptation du logiciel à la PUC mini-invasive n’a pas provoqué de perte de précision. La précision d’implantation était meilleure dans les PUC implantées avec ce système que dans le groupe opéré avec la technique mini-invasive conventionnelle.
Conclusion :
Le système de navigation utilisé permet d’éviter toute perte de précision secondaire à l’abord mini-invasif lors de l’implantation d’une PUC.