Ph Chiron, N Lapie, JM Laffosse, JL Tricoire, B Mazières (Toulouse)
Matériel Et Méthode
Il s’agit d’une étude rétrospective et monocentrique analysant 180 prothèses uni-compartimentales du genou utilisant le modèle HLS. Ces 180 prothèses correspondent à 150 patients revus sur une série de 360 prothèses au total. Tous les patients ont été opérés entre 1990 et 2005 et ont été revus par un simple investigateur indépendant. Dans tous les cas, il s’agissait d’un couple de frottement métal – polyéthylène avec un polyéthylène plein au niveau du plateau tibial, l’ensemble des pièces étant cimentées. La moyenne de suivi a été de soixante et onze mois (15 – 200), l’âge moyen des malades est de 66 ans. Les indications étaient des arthroses et des ostéonécroses pour la plus grande majorité des patients. Le score genou et le score fonction ont été pris en compte. Une altération du compartiment opposé (groupe 1) et la présence d’une arthrose fémoro-patellaire (groupe 2), l’absence de ligament croisé antérieur (groupe 3) et l’existence d’un défaut d’axe fémoro-tibial résiduel (groupe 4) ainsi que l ‘âge de plus de 80 ans (groupe 5) ont été évalués séparément.
Résultats
La moyenne du score genou était de 85 avec une moyenne entre 44 et 100 et le score fonction était en moyenne de 89 (25-100). 90% des patients étaient très satisfaits (58%) ou satisfaits (32%) et 10% ne l’étaient pas (7% de moyennement content et 3% de très mécontent). La flexion moyenne était de 125° (50 – 150°). L’observation per-opératoire d’une lésion fémoro-patellaire chez un malade qui n’a pas de douleur antérieure, n’a pas un sens péjoratif sur les résultats cliniques de même que des altérations minimes du compartiment opposé. Seulement un patient sur les neuf qui n’avait plus de ligament croisé antérieur a eu besoin d’une révision précoce par une prothèse totale du genou. 21% des composants tibiaux était trop bas en raison d’une coupe tibiale excessive. Dans le groupe des malades avec persistance d’un mauvais alignement supérieur à 3°, le résultat subjectif était moins bon et il y a eu deux fractures tibiales sous l’implant confirmant l’effet délétère d’une hypo-correction alors qu’une légère sous-correction a un effet protecteur. 96% des patients âgés de plus de 80 ans étaient satisfaits ou très satisfaits malgré un score fonction moins bon. La survie selon la courbe de Caplan Meier était de 92% à neuf ans.
Discussion et conclusion
Les résultats à moyen terme de ces prothèses uni-compartimentales ont montré un excellent taux de satisfaction avec de bons résultats clinique et une remarquable mobilité articulaire. Les critères de sélection peuvent être très rigoureux pour les patients jeunes mais il est possible d’avoir des critères plus larges pour des patients plus âgés ou de patients qui ont une arthrose asymptomatique fémoro-patellaire ou une dégradation modérée du compartiment opposé ou même encore lorsqu’il existe une rupture du ligament croisé antérieur. La hauteur de la coupe tibiale est fondamentale pour obtenir un bon résultat. Les résultats à long terme tendent à être parallèles à ceux d’une prothèse totale du genou.