Y Arlettaz, T. Birkmaier. (OTC Suisse)
Les fractures de l’humérus proximal peuvent être traitées de différentes manières. Les fractures complexes à trois ou quatre fragments restent un chalenge chirurgical particulièrement chez les personnes ‚gées et ostéoporotiques.
Les hémiarthroplasties conduisent parfois à des résultats fonctionnels décevants. Plus récemment, certains auteurs ont publié une nouvelle technique de reconstruction de l’humérus proximal autour d’un clou centromédullaire. Les résultats semblent dépendre de l’expérience de l’équipe chirurgicale. Il s’agit d’une procédure qui demande de l’expérience technique particulièrement en ce qui concerne la fixation des tubérosités.
La réduction sanglante et l’ostéosynthèse par plaque des fractures complexes de l’humérus proximal permettent une reconstruction le plus souvent anatomique. Si le matériel d’ostéosynthèse habituel utilisé jusque dans les années 1990 garantissait une stabilité du montage sur un os de bonne qualité, de nombreux déplacements secondaires des ostéosynthèses ont été reportés chez des patients ostéoporotiques.
Pour pallier à ces complications, de nouvelles plaques dites à stabilité angulaire sont apparues sur le marché au milieu des années 1990. Elles offrent l’avantage d’une meilleure fixation des vis dans l’os de faible qualité et une meilleure conservation de la perfusion péiostée. En effet, contrairement aux plaques standard, l’application stricte de la plaque contre l’os n’est pas nécessaire. L’amélioration du maintien est obtenue par l’orientation des différentes vis dans l’espace, orientation donnée par la plaque elle-même ou modifiable partiellement selon le type d’implant.
Pour les ostéosynthèses par plaques à stabilité angulaire, on retrouve dans la littérature un score de Constant variant de 70 à 77% et un taux de complication de 10 à 50%. Les nécroses de la tête sont les complications les plus fréquentes particulièrement pour les fractures à quatre fragments. Certains cas de rupture de plaque ont été reportés. Il s’agirait d’une complication spécifique à ce type d’implant justement liée à l’augmentation de la fixation intra osseuse. Le démontage de l’ostéosynthèse est remplacé par la rupture du matériel avec cependant une fréquence moins élevée.
Les fractures de l’humérus proximal à trois et particulièrement à quatre parts restent d’un traitement difficile. Les complications sont fréquentes quelle que soit la technique utilisée dont la nécrose de la tête humérale ou des tubérosités conduit à de mauvais résultats radiologiques, cliniques et fonctionnels.