JY Jenny (Strasbourg)
Introduction :
Les anomalies de laxité antérieure et rotatoire expliquent l’instabilité fonctionnelle des patients porteurs d’une laxité du ligament croisé antérieur (LCA). La mesure de la laxité antérieure par des techniques instrumentales ou radiographiques est validée. Mais la mesure des laxités rotatoires reste actuellement incertaine. Les systèmes de navigation pourraient permettre d’objectiver de telles laxités en cours d’intervention.
Materiel Et Methodes :
Les auteurs utilisent un système de navigation sans image (OrthoPilot TM, Aesculap, RFA) de façon routinière pour les plasties du LCA. 30 patients opérés d’une instabilité fonctionnelle sur laxité chronique du LCA ont été étudiés. La laxité antérieure étaient mesurée avant l’intervention par des radiographies dynamiques à 25_ de flexion et par une technique instrumentale (KT 1000). L’acquisition des données anatomiques et cinématiques peropératoires a été effectuée selon la technique habituelle. Une mesure du déplacement antérieur du tibia à 25_ de flexion en translation et rotation était effectuée sous une traction manuelle maximale avant tout geste ligamentaire, puis après fixation définitive de la plastie. La laxité antérieure étaient mesurée après l’intervention par la même technique qu’initialement.
Les mesures radiographiques, instrumentales et naviguées chez un même patient ont été comparées par un test d’ANOVA pour mesures répétées au seuil de 5%.
Resultats :
Il existait une différence significative entre les mesures des laxités antérieures en translation par les trois techniques de mesure chez un même patient avant ou après plastie. Toutefois cette différence était dans la majorité des cas inférieure ou égale à 2 mm, et donc d’une influence clinique probablement négligeable. Il existait une bonne corrélation entre les trois techniques de mesure.
Discussion :
Le système de navigation utilisé permet de mesurer de façon précise et objective les laxités du genou en cours d’intervention pour plastie du LCA. Cette mesure est fortement corrélée à celle des laxités préopératoire et postopératoire. On peut donc considérer cette mesure comme fiable. Il est donc licite d’utiliser les informations acquises en cours d’intervention pour contrôler le geste chirurgical. Le caractère objectif des mesures autorise sans doute une meilleure reproductibilité de ce geste. Les informations concernant les laxités rotatoires pourraient permettre un meilleur réglage de la plastie.
Conclusion :
Le système de navigation utilisé permet de mesurer de façon précise et objective les laxités du genou en cours d’intervention pour plastie du LCA, notamment en rotation.-