87. Études prospectives randomisées avec un suivi de 5 à 10 ans du traitement des ruptures du ligament croisé antérieur par ligament artificiel LARS et par autogreffe du tendon rotulien - Prospective randomized trials of surgery with LARS artificial ligament and bone-tendon-bone patellar tendon autograft for ACL tear : a 5 to 10 years follow-up

N Duval, P Lavoie (Montréal, Canada)


Nous avons réalisé deux études prospectives randomisées. La première compare l’efficacité du traitement conservateur et celle de deux techniques chirurgicales, le ligament artificiel LARS et l’autogreffe du tendon rotulien (PBTB), pour traiter une rupture sub-aiguÎ du ligament croisé antérieur (LCA). La deuxième compare l’efficacité du traitement des instabilités symptomatiques chroniques secondaires à une rupture du LCA par une reconstruction avec le LARS ou le PBTB.

Entre septembre 1996 et décembre 2001, un groupe de 30 patients dont le diagnostic de rupture sub-aiguÎ du ligament croisé antérieur a été porté, a été randomisé à un traitement conservateur (n=12), un traitement chirurgical avec le LARS (n=9) et un traitement chirurgical avec le PBTB (n=9). Un autre groupe de 60 patients avec une instabilité symptomatique chronique secondaire à une rupture du LCA a été randomisé à un reconstruction chirurgicale avec le LARS (n=30) et un traitement chirurgical avec le PBTB (n=30). Pour tous les patients, des données ont été recueillies avant le début du traitement, au moment du début du traitement conservateur ou de la chirurgie, et au suivi de 2, 6, 12 mois et annuel par la suite. La collecte des données a compris l’histoire, l’examen physique, le score de Tegner, le score IKDC modifié, le sore KOOS et la mesure instrumentée de la laxité antérieure avec un appareil Telos.

Les résultats obtenus dans l’étude des ruptures sub-aiguÎs ont démontré que le traitement conservateur était significativement moins efficace que le traitement chirurgical dans la prévention de l’instabilité symptomatique du genou. Toutefois, outre la réadaptation plus rapide avec le LARS, aucune différence significative n’a été observée entre le résultat obtenu avec le LARS et celui avec le PBTB. Les résultats obtenus dans l’étude des chirurgies pour instabilité chronique ont démontré un nombre significativement plus élevé du taux d’échec avec récidive d’instabilité pour le LARS en comparaison avec le PBTB.

En conclusion, les résultats combinés de ces deux études suggèrent que le traitement conservateur a peu de valeur dans le traitement de la rupture sub-aiguÎ du LCA. La chirurgie avec le LARS donne des résultats comparables à ceux avec le PBTB dans le traitement des ruptures sub-aiguÎs du LCA, mais significativement inférieurs à ce dernier dans le traitement des ruptures chroniques symptomatiques. Notre pratique actuelle pour l’utilisation du LARS se limite à la chirurgie de certaines ruptures sub-aiguÎs du LCA et certains échecs de reconstruction du LCA.

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