J Tabutin, PM Cambas, F Vogt (Cannest
Lors d’une fracture péri prothétique de hanche intéressant le fémur, de type SOFCOT B2 ou B3 (plus rarement C2 ou C3) l’indication de changement de pièce fémorale est évidente, mais sa réalisation nécessite un peu de stratégie.
Si la fracture est simple et l’os de bonne qualité, il vaut mieux commencer par une réduction approximative, l’ablation de la tige par le haut, la réduction précise du foyer et la mise en place de l’implant définitif (fémur d’abord),
Si la fracture est complexe et l’os est de mauvaise qualité, il vaut mieux passer par le foyer laissant les attaches musculaires sur les fragments, mettre en place la tige en la fixant en distal et reconstruire le fémur sur l’implant (tige d’abord).
Les fractures péri prothétiques surviennent 9 fois sur 10 chez des malades fragiles chez lesquels il importe de faire un geste chirurgical le mieux programmé possible sans temps mort ni hésitation. L’étude attentive des radios permet de préciser le trait de fracture et de prévoir l’option stratégique et les implants nécessaires. Cette conception de la chirurgie n’est pas purement théorique, mais répond à un besoin de pragmatisme et d’efficacité.
Alors que le nombre de malades de fractures péri prothétiques augmente et bien que les sujets soient plus fragiles, cette stratégie nous a permis de n’avoir qu’une faible mortalité en post opératoire : (un seul décès dans les 3 semaines post-opératoires sur les cinq dernières années, alors qu’il dépassait 15% dans certaines statistiques des années 80.