J Witvoet, Y Masse et le groupe Guepar (Paris)
Nous avons publié dans la revue de chirurgie orthopédique en 2005 les résultats d’une cohorte prospective de 500 patients ayant été opérés dans le groupe Guepar entre 1993 et 1995 par la prothèse Wallaby I à conservation du ligament croisé postérieur et avec un plateau en PE fixe.
Sans rentrer dans les détails les résultats avec un recul moyen de 8 ans étaient, comme pour les prothèses du même type, tout à fait satisfaisants avec une survie à 9 ans de 98,5% et de 95% à 12 ans en prenant comme événement un descellement aseptique ou une ostéolyse par usure du PE.
Dans cette présentation, nous nous intéresserons aux patients ayant, à la date de l’opération, 65 ans ou moins pour savoir s’il est judicieux de proposer une prothèse totale du genou (PTG) chez des sujets plus actifs et plus jeunes que la moyenne d’age de la cohorte qui était de 70 ans.
133 dossiers correspondent à ce critère avec une moyenne d’age de 58 +/- 7 ans, un BMI moyen de 27,28 ; plus de la moitié étant encore en activité. 72% étaient de sexe féminin, 82% présentaient une gonarthrose plutôt en varus qu’en valgus. Les scores IKS étaient de 38,15 pour la fonction, 28,11 pour le genou et 66,26 pour le score global. Tous les composants étaient cimentés sauf 6 fémurs. Pratiquement toutes les rotules ont été remplacées.
24 patients ont été perdus de vue, 25 sont décédés avant la dernière revue en 2007; aucun n’avait été réopéré à leur dernier recul. Le recul moyen est de 9 ans.
L’IKS fonction moyen est de 64,58, l’IKS genou moyen de 93 et l’IKS global de 149,56 points. 83,9% des patients étaient satisfaits de leur prothèse.
Nous déplorons 3 infections (2,2%) 7 reprises avec changement d’un ou plusieurs composants : 5 secondaires à une usure du PE (face articulaire ou face cachée) 1 secondaire à une fracture post-traumatique du fémur, et 1 pour instabilité par rupture du LLI. A ces reprises, il faut ajouter 3 ostéolyses importantes fémorales et ou tibiales non encore réopérées
La survie de la prothèse, prenant comme évènement final un changement de prothèse ou une ostéolyse par usure du PE, est de 89% à 9 ans et de 85% à 12 ans. c.a.d. 10% de moins que pour l’ensemble de la cohorte. 74 patients ont eu un bilan radio-clinique à 9 ans ou plus : 8 présentaient un descellement ou une ostéolyse dus à une usure du PE soit 10,8%
Conclusions : les résultats à moyen terme de cette prothèse conservant le CP avec un plateau fixe peu congruent sont moins satisfaisant chez les sujets actifs que ceux des patients plus âgés et doivent restreindre les indications d’une PTG au dessous de 65 ans et préférer dans la mesure du possible une ostéotomie de réaxation lorsqu’elle paraît nécessaire