68. Biomécanique du coude - F Schuind (Bruxelles)

F Schuind (Bruxelles)


Le coude comprend deux degrés de liberté, flexion-extension et pronation-supination. L’axe de flexion-extension se modifie peu lors du mouvement ; l’axe moyen passe par le centre du capitulum et par le centre de la trochlée humérale, à la partie inférieure de l’épicondyle médial – faisant donc un angle en valgus de 10-20°, plus aigu chez la femme (« carrying angle »). La littérature est abondante pour ce qui concerne les modifications du carrying angle avec la flexion du coude ; il s’agit en réalité d’un problème de définition du référentiel. C’est par la mobilité du coude en flexion-extension qu’il nous est possible de positionner la main en tout point d’un espace sphérique centré sur la tête humérale. La perte des amplitudes articulaires du coude représente dès lors un handicap important. Les amplitudes articulaires normales en flexion-extension sont de 145 – 0 – 0°. Les travaux de Morrey ont démontré que la plupart des activités de la vie courante nécessitaient un arc de 130 – 30 – 0°. L’axe de pronation-supination passe par le centre de la tête radiale et par le dôme de l’ulna au poignet. Le radius s’enroulant autour de l’ulna, le mouvement de pronation s’accompagne au poignet d’une migration proximale du radius. La stabilité du coude est fonction d’abord de la congruence articulaire, qui est étroite au coude. Les lésions traumatiques de l’apophyse coronoïde et/ou de la tête radiale affectent grandement la stabilité du coude. Bien entendu la stabilité du coude dépend également grandement de l’intégrité des structures ligamentaires. La stabilisation dynamique est fonction de l’état de contraction des muscles pontant le coude. Lors de la contrainte en valgus, le stabilisateur primaire est le complexe ligamentaire médial, le stabilisateur secondaire la tête radiale. Un rôle essentiel a été attribué au ligament huméro-ulnaire, représentant la partie postérieure du complexe ligamentaire latéral, pour la stabilité postéro-latérale rotatoire ; dans cette situation, l’anconé jouerait un rôle de stabilisateur dynamique.

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