92. Utilisation des BMP dans la prise en charge des pseudarthroses des os longs. A propos d’une série de 17 cas. - Application of BMP to long bones non-unions : a series of 17 cases

L Galois, A Jacquot, J Mayer, D Guignand, D Mainard (Nancy)


Introduction : la prise en charge des pseudarthroses des os longs a évolué ces dernières années avec l’apparition sur le marché de protéines ostéoinductrices (BMP). L’objectif de ce travail était d’apprécier si l’utilisation des BMP en complément des procédures classiques permettait l’obtention d’une consolidation plus rapide et/ou d’un taux plus élevé de consolidation en première intention ou dans les reprises itératives.

Patients et méthodes : le critère d’inclusion était une pseudarthrose d’os long évoluant depuis plus de six mois qu’elle ait fait l’objet d’un geste chirurgical antérieur ou pas. Ainsi, ont été inclus 17 patients, 10 hommes et 7 femmes, d’âge moyen 43 ans (extrêmes de 21 à 64 ans). La localisation était fémorale dans 8 cas, humérale dans 5 cas et tibiale dans 4 cas. La pseudarthrose était septique dans 5 cas. Un contexte de polytraumatisme était retrouvé dans 12 cas et la pseudarthrose compliquait une fracture ouverte dans 9 cas (Cauchoix II : 5 cas et Cauchoix III : 4 cas). L’OSIGRAFT® a été utilisé 9 fois et l’INDUCTOS® 8 fois. Une autogreffe iliaque a été associée 16 fois sur 17. Dans neuf cas, la BMP a été utilisée en première intention et dans huit cas à l’occasion d’une deuxième et/ou d’une troisième reprise. Les critères de consolidation étaient cliniques et radiographiques.

Résultats : le recul moyen après adjonction de BMP était de 12 mois (5 à 28 mois). Le taux moyen global de consolidation était de 77 %. Si l’on sépare les groupes « première intention » et « reprise » les taux étaient respectivement de 88 % et de 62 %. Les pseudarthroses humérales ont consolidé dans 100 % des cas. Le délai moyen global pour obtenir la consolidation était de 5 mois.

Discussion : il existe sur le plan méthodologique différents biais car l’adjonction de BMP n’est le plus souvent pas isolée mais associée à une greffe osseuse et il est donc difficile d’attribuer le succès de la procédure à la seule BMP. Par ailleurs les effectifs limités incitent à la prudence quant à leur interprétation statistique. Pour autant, la BMP utilisée en première intention semble donner les meilleurs résultats dans cette série ainsi que la localisation humérale de la pseudarthrose.

Conclusion : ces résultats montrent l’intérêt de l’utilisation des BMP dans les pseudarthroses récalcitrantes des os longs mais aussi en première intention en particulier quand des facteurs de risque de pseudarthrose sont clairement identifiés.

Chargement du fichier...