Ph Rosset, L Lafon, L Favard (Tours)
Cette présentation ne s’appuie pas sur une série revue à long terme d’implants de ce type. Nous allons plutôt essayer de vous définir les raisons qui font qu’après avoir utilisé pendant une quinzaine d’années un métal back avec un insert en polyéthylène ou un insert métal, nous avons adopté depuis deux ans un implant acétabulaire en polyéthylène plein non cimenté type RM Mathys. Elles sont simples et logiques :
• l’absence de métal Bach permet d’obtenir pour un diamètre de tête donné une épaisseur de polyéthylène plus importante ce qui a des conséquences directes sur le fluage, le diamètre de la tête, la longévité de l’implant, le risque de luxation. Ainsi pour un implant donné de 50 mm par exemple il sera possible d’utiliser une tête de diamètre 32 mm avec une épaisseur de polyéthylène résiduel de 9 mm. Si un métal back avait été choisi l’épaisseur résiduelle ne serait plus que de 6 mm ce qui aurait conduit à choisir plutôt une tête de 28 mm.
• Il n’existe pas d’espace mort entre l’implant en polyéthylène et le métal Back ce qui limite les frictions donc la libération de particules et le risque infectieux.
• Le couple est soit métal céramique polyéthylène simple XPLE en dehors de la France. Ce couple est actuellement un des plus sûrs sans risque de réactions liquidienne ou solide, sans risque de fracture de l’implant acétabulaire, sans bruits anormaux à la marche. L’usure de la céramique polyéthylène simple est faible, celle de la céramique polyéthylène réticulé est à évaluer.
• Le blocage en pression de ce type d’implant est excellent, car le module de Young du polyéthylène est plus proche de celui de l’os que celui d’un implant en titane. Des séries importantes à plus de 25 ans de recul démontrent que l’intégration de ces implants et très bonne.
• L’ablation de cet implant en polyéthylène lorsqu’elle sera nécessaire sera simple. Il ne sera pas nécessaire d’utiliser un outillage spécialisé. L’os en arrière de la prothèse sera préservé ce qui facilitera la reprise.
• L’orientation de l’implant qui n’est pas masqué par un métal back, est parfaitement visible à la radiographie, ce qui permet d’évaluer les séries de prothèses et la malposition éventuelle d’un implant en cas de luxation.
Toutes ces raisons nous semblent aujourd’hui suffisantes pour nous orienter vers un implant de ce type.