Ph Hernigou, A Poignard, CH Flouzat-Lachaniette (Créteil)
Le jeune polytraumatisé est rarement opérable en urgence de sa fracture du cotyle compte tenu des lésions associées et des risques septiques qui vont compromettre sa hanche secondairement. La traction est aussi le plus souvent impossible compte tenu du contexte. Les troubles architecturaux acétabulaires d’origine traumatique en l’absence de traitement peuvent entraîner des difficultés techniques à l’origine de complications et de mauvais résultats, lors de la prothèse secondairement. La réduction approximative par fixateur externe est une des solutions possibles qui permet secondairement de réaliser une PTH dans des conditions ou l’anatomie a été rétablie. Le sujet âgé présente d’autres difficultés : prothèse immédiate ou synthèse secondaire après consolidation de la fracture. Le but de cette étude était d’étudier rétrospectivement les résultats des PTH implantées après fracture de l’acétabulum dans ces circonstances inhabituelles mais de plus en plus fréquentes.
La série comprend 25 patients ayant bénéficié d’une PTH dans les suites d’une fracture acétabulaire. L’âge moyen lors du traumatisme était de 44,5 ans (16-97). Six patients ont bénéficié d’une PTH d’emblée avec une simple croix de Kerboull, une greffe et du ciment ayant permis un appui immédiat. Ils étaient âgés en moyenne de 79 ans (73-92). 7 autres patients âgés ont reçus leur prothèse après consolidation de la fracture, c’est à dire entre le 3ème et le 4ème mois. 12 patients jeunes ont été traités par fixateur externe avant leur prothèse. Il persistait une incongruence articulaire résiduelle supérieure à 4mm après l’ostéosynthèse. L’évolution s’est faite vers une coxarthrose avec un délai moyen entre l’ostéosynthèse et la PTH de 9 ans (5-12). L’arthroplastie a nécessité 4 fois une greffe osseuse.
L’implant acétabulaire était considéré comme bien positionné selon les critères de Pierchon dans 9 cas et il était le plus souvent latéralisé et/ou ascensionné. L’inclinaison était en moyenne de 45° (30-64). Les patient les plus jeunes ont reçus un couple alumine-alumine, les patients les plus âgés un cotyle rétentif scellé.
Les arthroplasties après prise en charge chirurgicales des fractures de l’acétabulum constituent des interventions difficiles. Le positionnement des implants acétabulaires est plus difficile augmentant le risque d’instabilité postopératoire.