G Daubinet (Paris)
Les articulations du membre supérieur ne sont pas soumises à des charges aussi importantes que celles du membre inférieur. Elles sont plus complexes, plus mobiles, entraînant ainsi des contraintes musculo-ligamentaires importantes surtout dans certains sports. Les tendinopathies sont l’apanage du sujet de plus de 30 ans. Chez les plus jeunes, dans la quasi-totalité des cas, une faute technique est à l’origine de la souffrance tendineuse.
I – L’examen clinique
Il repose sur la triade clinique commune aux lésions de la chaîne os-tendon-muscle. La douleur est provoquée :
– à l’étirement
– à la contraction isométrique, plus en course externe qu’en course interne
– à la palpation.
Les limitations articulaires sont très rares, ainsi que les réactions inflammatoires locales.
II – Les différentes localisations
a – L’Epicondylite
L’Étirement du tendon est réalisé par une extension-pronation du coude associée à une flexion du poignet et des doigts. Le varus forcé provoque un étirement de la capsule articulaire huméro-radiale intimement liée aux tendons communs des Épicondyliens.
La contraction isométrique concerne les différents muscles Épicondyliens : 2ème radial, extenseur commun des doigts, extenseur propre du V, court supinateur, cubital postérieur.
La plupart du temps, seule la partie supérieure du tendon souffre. Elle correspond au contingent du 2ème radial et de l’extenseur commun des doigts.
La contraction isométrique est plus douloureuse coude en extension (course externe) que coude fléchi (course interne).
Le testing des extenseurs des doigts est plus sensible sur le III et le IV qui n’ont pas d’extenseur propre.
La palpation est aisémentréalisée sur la face externe du coude fléchi à 90°. Le tendon se situe en avant de l’Épicondyle. Le bord supérieur du tendon est bien perçu si les muscles Épicondyliens sont contractés (point serré).
b) L’Épitrochléite
– L’Étirement du tendon est provoqué par le valgus du coude ou l’extension supination du coude associée à l’extension du poignet et des doigts.
– La contraction isométrique des différents muscles Épitrochléens (le rond pronateur, grand et petit palmaire, le fléchisseur commun superficiel des doigts, le chef huméral du cubital antérieur) réveille la douleur de façon plus importante coude en extension.
– La palpation du tendon s’effectue en avant de l’Épitrochlée sur un coude fléchi à 90°. La surface d’insertion est très profonde. La plupart du temps la partie supérieure du tendon est la plus douloureuse (contingent du rond pronateur).
c) La tendinopathie du biceps
– Le tendon est situé à la face antérieure du coude où il est aisément palpable dans sa partie supérieure. En fait la zone de souffrance se situe sur son attache radiale très profonde et très difficile d’accès à la palpation. Pour ce faire, il faut réaliser une pronation complète coude fléchi à 90° et palper le tendon par voie postérieure.
– L’Étirement est peu spécifique. Il est réaliser par une extension-pronation du coude, le membre supérieur en rétro-pulsion (muscle bi-articulaire). La seule pronation possible, coude à 90°, peut être suffisante pour déclencher la douleur.
– La contraction isométrique du biceps, la plus douloureuse est la supination coude fléchi à 90°. La contraction isométrique de flexion de l’avant bras sur le bras est plus douloureuse en supination. En pronation l’action prédominante provient du coraco-biceps et du brachial antérieur, en position neutre, c’est l’action du long supinateur qui est prédominante.
Cette tendinopathie est rare, difficile à mettre en évidence : le praticien averti doit y penser toute Épicondylalgie ou la supination contrariée est plus douloureuse que l’extension contrariée du poignet.
d) La tendinopathietricipitale
– L’Étirement du tendon est réalisé coude en extension, membre supérieur en Élévation antérieure à 180° (muscle bi-articulaire).
– La contraction isométrique du triceps doit être réalisée contre forte résistance.
– La palpation du tendon est minutieuse : la partie interne est le plus souvent sensible.
CONCLUSION
L’examen clinique des tendinopathies et du coude présente quelques particularités cliniques qu’il faut bien connaître, notamment au niveau de la tendinopathie bicipitale. La sémiologie clinique est riche, et permet d’éviter les pièges diagnostiques.