P Chiron, N Reina, E Cavaignac, JM Laffosse (Toulouse)
Il paraît tout à fait logique de penser que la mise en place d’un garrot en haut de la cuisse pour réaliser par exemple un geste chirurgical au niveau du genou doit être emboligène : la stase veineuse, l’écrasement des parois des vaisseaux, l’acidose, l’hypoxie ne peuvent a priori que favoriser la formation d’un caillot. C’est pourquoi un certain nombre de chirurgiens préconise de réaliser les gestes chirurgicaux distaux sans garrot, au détriment d’un certain confort visuel !
La revue de la littérature sur le sujet peut conduire à changer d’avis. En effet si des études expérimentales ont montré qu’en effet le garrot favorise la formation d’une thrombose veineuse profonde, les études cliniques comparatives ne vont pas dans ce sens. Il semble qu’au mieux il n’y a pas de différence, mais pour la plupart des publications le garrot diminue le risque de thrombose. Cela s’explique par la formation de facteurs anti thromboemboliques lors d’une stase veineuse prolongée. Même si ses preuves restent encore floues, il n’est pas aujourd’hui une faute d’employer un garrot. Si par malheur un malade était victime d’une phlébite avec embolie pulmonaire plus ou moins grave, de nombreuses publications pourront défendre l’utilisation du garrot en chirurgie orthopédique.