M Janoyer, J Sommier, J Youbi, H Zokou, JF Colombani (Fort de France)
Le 12 janvier 2010 Haïti a été ravagé par un tremblement de terre. Le bilan approximatif est de plus de 200 000 morts, des centaines de milliers de blessés. Les Départements Français d’Amérique ont été les centres de soins secondaires du dispositif de secours français.
Notre service de chirurgie infantile, initialement équipé de 15 lits, a reçu 54 enfants du 13 au 26 janvier. Les lésions et les traitements proposés sont décrits et discutés.
L’afflux massif de d’enfants présentant des traumatismes sévères par écrasement dans un service de chirurgie infantile, en temps de paix, est une situation exceptionnelle. Les difficultés thérapeutiques et organisationnelles se conjuguent pour augmenter la gravité potentielle des lésions. La littérature sur ce sujet est pauvre. Pourtant, tous les pays présentent le risque d’être confrontés à des catastrophes de cette ampleur (Cote d’azur, Antilles, Réunion…).
Devant une telle situation nous proposons l’attitude suivante.
L’organisation habituelle du service doit être immédiatement modifiée : certains membres de l’équipe doivent se consacrer à la logistique et aux relations avec les autres services, d’autres aux soins.
La gestion des plaies hautement contaminées à germes résistants est basée :
– sur une étude bactériologique prospective pour une antibiothérapie adaptée,
– une stratégie de gestion d’un grand nombre de pansements sous anesthésie (blocs opératoires dédiés, isolement des patients, pansements aspiratifs),
– une gestion « raisonnable » de la charge de travail des équipes soignantes pour assurer les soins sur plusieurs semaines.
En conclusion,
Tous les services de chirurgie infantile peuvent être confrontés à la gestion d’un afflux massif de patients dans les suites d’une catastrophe sanitaire. Un schéma d’organisation doit avoir été prévu afin d’optimiser les soins dès l’arrivée des premiers blessés.