S Abrassart, P Hoffmeyer, J Menetrey (Genève, Suisse)
But :
Nous avons investigué les limites des clichés radiographiques simples dans les traumatismes apparemment bénins du genou. Les fractures arrachements ou fractures typiquement associées aux lésions ligamentatires type Segond ou inverse de Segond dans les lésions du ligament croisé antérieur ou postérieur sont bien connues et répertoriées. Nous avons voulu voir les autres fractures sans lésion ligamentaire associée.
Matériel et Méthodes:
20 patients (24-45 ans, moyenne30) avec une lésion du genou ont été sélectionnés aux urgences ambulatoires. Toutes maladies ou autres lésions associées ont été exclue. Un examen clinique conventionnel et des radiographies standards face, profil, défilé fémoro-patellaire) ont été réalisées Tous ces patients ont été revus 8 à 10 jours après le traumatisme initial. Six patients étaient absolument asymptomatiques au niveau de a douleur.
Résultats et discussion :
A l’examen clinique initial, six patients étaient absolument asymptomatiques au niveau de la douleur. Quatorze d’entre eux se plaignaient de douleurs latérales, externes ou internes laissant suspecter une lésion ligamentaire sans laxité mise en évidence ou plus précisément une atteinte méniscale. Un épanchement articulaire a té retenu dans 5 cas. Toutes les radiographies standard se sont avérées normales. Une I.R.M. a été demandée en raison des douleurs persistantes à l appui ou en raison d’une symptomatologie méniscale. Nous avons identifié 2 types de lésions occultes: les lésions du plateau tibial interne (10) et celles du plateau tibial externe (10). Le mécanisme du traumatisme était le plus souvent un mouvement d’hyper-rotation, une hyperflexion (2), une hyperextension ( 4) et un choc direct (2).
Aucun des patients ne présentait de rupture complète du LCA, deux présentaient une rupture très partielle ne nécessitant pas de chirurgie .Une lésion méniscale a été retrouvée. Le traitement a comporté une décharge pendant 6 semaines (marche avec cannes et appui maximum 10 kgs), immobilisation par attelle, physiothérapie avec mobilisation et tonification du quadriceps dès le huitième jour.
Tous les patients ont été revus 6 mois après l’accident avec une absence de douleur et une mobilité complète.
Cette petite série met en évidence l’importance de l’examen clinique initial ainsi que le piège des radiographies faussement rassurantes. Elle souligne l’importance de revoir le patient à distance du traumatisme pour compléter les investigations en cas de douleurs persistantes. Ces fractures occultes pourraient expliquer les douleurs traînantes et les algoneurodystrophies apparaissant après des traumatismes mineurs sous-traités.