L Galois, D Guignand, J Mayer, O Barbier, D Mainard (Nancy)
La syndesmose tibio-fibulaire inférieure est constituée de 3 ligaments (ligaments tibio-fibulaire inférieurs antérieur et postérieur LTFI et ligament interosseux) auxquels il faut ajouter la membrane interosseuse. Elle intervient à la fois dans la mécanique articulaire de l’articulation tibiotalienne et dans la répartition des contraintes qui s’exercent sur le dôme talien. Les lésions de la syndesmose sont observées dans certaines fractures de la cheville et plus particulièrement les types B et C de la Classification de Weber. Leur fréquence est estimée à 10 à 20% des fractures de la cheville. L’arrachement peut être intra-ligamentaire ou siéger au niveau de l’insertion tibiale antérieure (tubercule de Tillaux-Chaput) ou postérieure. La lésion la plus grave de la syndesmose se retrouve dans la fracture de Maisonneuve associant une fracture de la malléole médiale et une fracture du col de la fibula ce qui sous entend une atteinte de la membrane interosseuse. Les indications et les techniques de prise en charge demeurent variées et controversées dans la littérature (Weening JOT 2005 ; Dattani JBJSBr 2008). Pour beaucoup, toute lésion grave de la syndesmose impose la réparation des LPTI et la protection par une vis de syndesmodèse transitoire. D’autres considèrent que lorsque l’anatomie de la fibula est restaurée, la malléole médiale fixée (ou le LLI suturé), la malléole latérale trouve sa place naturellement dans la cavité sigmoïde du tibia et que donc une vis de syndesmodèse est inutile voire dangereuse (pince étroite, ossification secondaire). En cas de fixation de la syndesmose, les modalités varient selon les chirurgiens (nature, position du matériel et de la cheville, durée, ablation ou non…). Finalement, le facteur principal garant d’un bon résultat fonctionnel est la qualité de la réduction initiale.