J Caton (Lyon)
Introduction :
Les prothèses totales de hanche sont un des actes chirurgicaux les plus fréquents et en progression constante selon l’ATIH.
La première prothèse totale de hanche a été conçue par MAC KEE en 1941. En France se sont Robert et Jean JUDET qui ont réalisé en 1946 une prothèse fémorale simple en acrylique, posée en série avec succès. Mais c’est seulement en 1962 que Sir John CHARNLEY a après plusieurs essais mis au point la première prothèse de hanche constituée d’une cupule en polyéthylène haute densité, d’une pièce fémorale en acier inoxydable monobloc avec une tête de 22,2 mm, ces éléments étant fixés par un ciment acrylique.
Résultats :
Quels sont les résultats de cette prothèse de hanche mise au point il y a plus de 50 ans ?
Ceux-ci ont été publiés dans de nombreux congrès. Pour notre part nous avions réalisé à Lyon plusieurs réunions CHARNLEY et notamment en 1995 fait le point sur les résultats de cette prothèse à 25 ans de recul. Nos résultats à Lyon étaient identiques aux autres résultats publiés dans les autres séries mondiales à savoir une courbe de survie de 85% à 25 ans de recul. Il s’agissait de patients opérés par les chirurgiens seniors de notre équipe qui ont implanté pour la première fois cette prothèse à partir de 1968. John OLDER publiait dans cette même réunion la série originale de CHARNLEY avec des résultats identiques. En 2002, Daniel BERRY publiait également des résultats de la MAYOCLINIC à 25 ans de recul de leur expérience sur la prothèse de CHARNLEY avec une survie de 86.5 %. En 2009, l’équipe de CALLAGHAN publiait également les résultats de JOHNSTON (IOWA city) avec un taux de survie à 35 ans de recul de 78% + ou – 8%. Enfin en ce qui concerne Mike WROBLEWSKI élève de Sir John CHARNLEY ses résultats à 38 ans de recul montraient une survie de l’implant fémoral de 72% et de la cupule en polyéthylène de 53,7%.
Résultats à très long terme de la série Lyonnaise :
Pour notre part nous avons revu avec Jean Louis PRUDHON, les patients survivants opérés par CR MICHEL à Lyon et R. VIDIL à Grenoble. L’étude de ces deux séries de patients nous a montré qu’entre 35 ans et 40 ans de recul l’usure portait essentiellement sur la cupule en polyéthylène les pivots fémoraux étant conservés à long terme. Cette usure revêt trois types :
– Usure normale de 1mm tous les dix ans sur 1/3 des patients
– Usure anormale de plus de 1mm tous les dix ans pour le tiers suivant
– Aucune usure sur le dernier tiers
Conclusion :
Ces résultats nous ont encouragés à poursuivre la prothèse de type CHARNLEY en essayant de résoudre le problème de l’usure, par l’amélioration du couple de friction notamment avec l’utilisation de polyéthylène hautement réticulé chauffé dont l’usure est bien moindre que celle du polyéthylène traditionnel.