A Durandeau, S Joulie, C. Tournier, T Fabre (Bordeaux)
Sous l’impulsion de HARRIS, les polyéthylènes hautement réticulés (PEHR) sont apparus pour essayer de prolonger l’espérance de vie des prothèses totales de hanche en réduisant l’usure du composant cotyloïdien. Nous avons réalisé une étude prospective randomisée en implantant ces cotyles afin d’analyser l’usure avec un recul de huit ans.
MATERIEL ET METHODE
83 patients âgés de moins de 70 ans ont été opérés de première intention, par le même opérateur, par voie antérieure de THOMINE, de Janvier 2000 à Janvier 2003. 50 cotyles en PEHR (Durasul Zimmer ) et 50 cotyles standards (Depuy) ont été implantés contre une tige fémorale de type CMK (Exafit) avec une tête de 22,2 mm.
Il y avait 44 hommes et 39 femmes (100 PTH) . L’âge moyen était de 59,3 ans. Tous les PEHR ne sont pas identiques : le Durasul Zimmer est irradié à 9,5 M rads, refondu et stérilisé à l’oxyde d’éthylène. 61 patients ont pu être revus avec un recul de 8,13 ans (9 décès et 2 refus de poursuivre l’étude). 75 prothèses ont donc été revues. Des radiographies du bassin en position debout ont été réalisées en post opératoire, au bout de 12 à 18 mois et au plus long recul. Ces radiographies ont été numérisées grâce à un logiciel de mesure informatisée (ROMAN ® 🙂 . c’est un logiciel précis, facile à utiliser dans la pratique (Geerdink et al J Bone Joint Surg Br 2008). Ce logiciel calcule la pénétration linéaire, la direction du vecteur pénétration et l’usure volumétrique avec une précision de moins de 0,2mm. Le rodage et le fluage sont prépondérants durant les 18 premiers mois après la mise en place de la prothèse et après c’est l’usure qui devient prépondérante et elle est linéaire. Les scores PMA et OXFORD ont permis de juger des résultats cliniques. L’analyse statistique a été réalisée au laboratoire d’évaluation clinique du CHU de Nancy
RESULTATS
L’orientation des cotyles était de 41,6° pour les cotyles en PEHR et de 42° pour les cotyles en PE standards Les scores cliniques ne montraient pas de différence entre les deux groupes avec 85% d’excellents et bons résultats. Il y a eu un descellement à 2 ans 3 mois pour un cotyle en PE standard, deux luxations précoces avant 3 mois, pas d’infection et pas de complications mécaniques à type de rupture du PE L’usure linéaire était de 80,17µm/an pour les cotyles en PE standards et de 50,94µm/an pour les cotyles en PEHR. L’usure volumétrique était de 31,03 mm3 pour les PE standards et de 19,72 mm3 pour les PEHR ; la moyenne d’usure des cotyles Durasul en PEHR était moindre de 36,5% par rapport aux cotyles en PE standards.(p=0,005)
DISCUSSION
Tous les PEHR ne sont pas identiques. le Le pouvoir ostéolytique d’activation des macrophages pourrait être plus important car les particules sont en moins grande quantité, de plus petite taille et plus arrondies. Le recouvrement d’Oxinium de la tête métallique devrait permettre de diminuer encore les phénomènes d’usure Les cotyles en PEHR ont un coût modéré et ils sont compatibles avec des cinétiques complexes, tolérant des erreurs de positionnement de 10° et ils n’ont pas les inconvénients des couples dut-dur (Céramique-Céramique et Métal – Métal)
CONCLUSION
Les cotyles en PEHR Durasul ont une usure volumétrique moindre de 36,5% à 8 ans de recul Si nous optons pour le sécuritaire c’est bien le couple Métal-PEHR que nous privilégierons car c’est l’assurance pour nos patients d’une usure raisonnable avec des possibilités de reprise efficaces. Il faudra un recul plus long pour affirmer leur supériorité.