Ph Hernigou (Creteil)
Tout chirurgien orthopédiste sera amené à réviser un nombre croissant de prothèses à glissement. Il ne paraît pas souhaitable, sauf exception, d’employer pour ces révisions des prothèses à charnière, même rotatoires. Notre expérience nous a démontré qu’il était souvent possible de poser de prothèses moins contraintes. L’économie du stock osseux et la possibilité des greffes osseuses et des cales métalliques, permettent de reconstruire les épiphyses fémorale et tibiale. La mise en place d’une nouvelle prothèse à glissement nécessite de reconstruire a partir de repères fixes le niveau de l’interligne articulaire et la taille de l’embase tibiale et du composant fémoral. La corticale antérieure du fémur est presque toujours respectée de même que la tête du peroné, la ligne après. Les defects osseux sont comblés par greffons impactés ou des cales mécaniques. L’étude de l’équilibre ligamentaire et de l’encombrement prothétique se situe le niveau de l’interligne articulaire. Mais une erreur, même minime, de ce niveau risque d’entraîner une anisométrie ligamentaire et une perturbation de la cinématique prothétique. Il est raisonnable de réaliser la balance ligamentaire avec les ligaments latéraux et une stabilisation postérieure dans le dessin de la prothèse. Dans les révisions les plus difficiles, associant des pertes de substance osseuse importantes la technique opératoire assistée par ordinateur peut être une aide lors de la reconstruction. Il peut être nécessaire d’augmenter la contrainte prothétique si la laxité latérale est trop importante. La détérioration de l’implant rotulien est une cause fréquente des échecs d’arthroplastie du genou. Cette situation doit amener à évaluer la torsion prothétique avant d’envisager la reprise. Le scanner peut aider a la position en rotation du composant fémoral et tibial.