68. Evolution du clou telegraph dans les fractures proximales de l’humérus. - Developement of Telegraph nail for proximal humeral fractures.

C. Cuny, M. Irrazi, A. Berrichi, N. Ionescu, S. Precup, D. Dedome, JB. Gross, T. Goetzmann, L. Galois, D. Mainard (Metz)


Introduction :
Le clou Telegraph a été proposé en 1999 pour le traitement des fractures proximales de l’humérus. Il a été légèrement modifié pour recevoir 4 vis proximales au lieu des 3 initiales, devenant ainsi le Telegraph 4, à 4 vis (T4). Une étude préliminaire a été faite dans les services d’orthopédie et traumatologie du CHR Metz Bon-Secours et du CHU de Nancy (service COT). Cette première expérience du T4 est rapportée ici.
Matériels et Méthodes :
Cette version du clou comporte 4 vis proximales, toujours autostables, comme dans la version originale. Il est conservé une vis frontale et une antéro-postérieure. On note en outre une 3ème vis de dehors en dedans et d’avant en arrière, orientée à 30° par rapport au plan frontal. Elle est destinée à mieux stabiliser la tête humérale. Une 4ème vis de dehors en dedans et d’arrière en avant de 30° là aussi par rapport au plan frontal, stabilise le tubercule majeur. 105 clous ont été posés dans les deux services de mars 2008 à décembre 2009. Il y avait 78 femmes (74%), l’âge moyen était de 69 ans (de 28 à 91). Selon la classification AST, Il y avait 32 cas (30%) de fractures simples du col chirurgical, 43 cas (41%) de fractures du col chirurgical avec un troisième fragment, 13 cas (12%) de fractures articulaires engrenées et 17 cas (15%) de fractures complexes articulaires désengrenées et trans-articulaires sur luxation. Le délai opératoire moyen était de deux jours. Dans 56 cas (53%), le clou a été mis en percutané, un abord antéro-externe a été utilisé dans les autres cas. Des ostéosutures ont été utilisées dans 19 cas (18%) et la technique de crucifixion dans 22 cas (21%). Il n’y a pas eu de contention dans 35 cas (41%).
Résultats :
Ils ont été appréciés avec les scores de Constant, l’étude des radiographies, des complications et des reprises. 84 patients ont pu être revus avec un recul de 11,3 mois en moyenne de 2 à 24 mois. Deux patients ont été exclus. 11 décès ont été notés à la révision et 8 perdus de vue (7,5% des cas). Le Constant brut global était de 61 de 23 à 100. Le Constant pondéré global était de 83% de 28 à 134. Les scores étaient bons ou excellents dans les fractures extra-articulaires à deux et trois fragments et dans les articulaires impactées en valgus. Ils étaient mauvais dans les fractures articulaires désengrenées déplacées. L’étude des radiographies n’a pas apporté de résultat significatif. S’agissant des complications, elles ont été notées chez 15 patients au total soit 18% des cas. Des déplacements secondaires étaient retrouvés dans 3 cas, des algodystrophies dans 3 cas, des nécroses dans 6 cas, 9 reprises ont été nécessaires, soit 10,5% des cas avec deux fois des réenclouages Telegraph, une prothèse et 6 ablations de matériel d’ostéosynthèse. Si l’on exclut les ablations de matériel, des complications ont été retrouvées dans un cas des fractures du col chirurgical, dans deux cas des fractures à trois fragments, dans aucun cas des fractures articulaires impactées en valgus et dans 7 cas (50%) des fractures articulaires complexes désengrenées.
Discussion :
Les résultats apparaissent donc bons et excellents pour les fractures du col chirurgical à deux ou trois fragments. Ils sont excellents dans les fractures articulaires impactées en valgus et mauvais pour les fractures articulaires complexes désengrenées. Il y a par rapport aux séries Telegraph précédentes une amélioration nette avec moins de complications pour les fractures extra-articulaires et les fractures articulaires impactées en valgus. Les résultats n’apparaissent pas satisfaisants dans les fractures complexes articulaires fortement déplacées, pour lesquelles un remplacement prothétique est indiqué en particulier chez les personnes âgées.

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