L. Doursounian et P. Bourgade (Paris)
L’implant Bilboquet est un dispositif intra osseux de réduction et d’ostéosynthèse des fractures complexes de l’extrémité supérieure de l’humérus (FCESH). Il permet de reconstruire toutes ces fractures autour d’un axe métallique qui procure une réduction stable jusqu’à consolidation. En cas de nécrose osseuse, il peut être converti en prothèse. L’implant est composé de deux éléments : l’agrafe céphalique qui se fiche dans le spongieux de la tête humérale et qui sert de plate-forme sur laquelle la tige humérale s’appuie pour restituer la hauteur de la tête humérale. La tige humérale était à l’origine scellée dans la diaphyse pour aller s’enclaver par son cône morse proximal dans l’agrafe céphalique, d’où l’analogie avec le jeu du Bilboquet. Il est apparu avec l’usage que le réglage de la position de la tige n’était pas aisé ce qui a conduit à une modification de la technique opératoire. La tige humérale n’est plus scellée d’emblée : le cône morse proximal de la tige est enclavée dans l’agrafe de manière à ce que la tige « flotte » librement dans la diaphyse humérale ; puis sous contrôle fluoroscopique l’opérateur réduit la fracture en agissant sur la tige et « cale » le dispositif avec un peu de ciment. Une étude précédente de 22 fractures complexes à 3 ou 4 fragments avec un recul de 34 mois a objectivé un constant brut de 66 et pondéré de 86 pour une moyenne d’âge de 70 ans. Il y avait 5 nécroses mais aucune n’avait été reprise car bien tolérée. L’absence de complication mécanique dans cette série dans laquelle avait été utilisée la technique opératoire simplifiée nous a encouragé à développer une tige sans ciment. Cette tige sans ciment est destinée à reproduire la technique d’ostéosynthèse simplifiée sans utilisation de ciment pour fixer le montage. Pour cela, une tige originale a été mise au point : elle est constituée d’une cale trapézoïde qui coulisse le long d’une tige humérale et qui est destinée à s’auto bloquer dans la diaphyse. Ce dispositif permet le réglage en hauteur de la tige de 5mm en 5mm. Une série de 18 patients opérés de FCESH est suivie de façon prospective et cette communication présente la technique opératoire et les résultats cliniques et radiologiques après un suivi moyen de 18 mois. Les conclusions à ce stade sont que l’objectif de simplification du traitement chirurgical des FCESH est atteint et que les résultats fonctionnels sont comparables à ceux obtenus avec les séries de Bilboquet à tige cimentée.