C Schwartz, W Mc Dougall, M Nsouli (Colmar)
Introduction :
L’ostéotomie d’ouverture proximale médiale du tibia pour gonarthrose sur genu varum est une bonne intervention dans la mesure où l’indication est bien posée. Les différentes techniques décrites dans la littérature aboutissent toutes à de bons résultats mais ne permettent pas l’appui avant la 6ème semaine au plus tôt. Les auteurs décrivent une technique permettant cet appui.
Matériels et Méthodes :
Il s’agit d’une technique d’ouverture interne avec fixation par plaque à vis verrouillées et comblement de l’ouverture avec un ciment phosphocalcique préparé de façon extemporané. La mobilisation est libre et l’appui est autorisé, à 1x le poids du corps, dès la 48ème heure. La série comporte 33 patients d’âge moyen 50 ans avec un BMI moyen de 28,5. L’axe pré opératoire est en varus de 3 à 13° avec une moyenne à 8.7. La valgisation souhaitée est de 3 à 5°, les patients sont revus avec la fiche de révision du Gesto à 6 semaines, 3 mois, 6 mois puis 1 an. Le recul minimum est de 6 mois.
Résultats :
Trois complications sont déplorées : deux sans aucune relation avec la modification technique apportée mais suite à un avancement associé de la TTA pour l’une, par fracture non déplacée du plateau externe pour l’autre. Une complication est plus spécifique avec une perte de correction progressive sur 6 semaines par balayage transosseux des vis chez un homme de 65 ans. Il s’agit probablement d’une mauvaise indication. Les 30 cas restants, qui ont tous repris l’appui à la 48ème heure et quitté le service entre le 4ème et le 6ème jour post opératoire, ont eu un résultat satisfaisant avec une consolidation à 6 semaines. Les suites immédiates cliniques ont été à chaque fois également simples avec notamment une excellente tolérance des substituts osseux injectés. Il y a eu, comme dans toutes les séries publiées, 11 % de sous corrections et à peu près autant de corrections exagérées.
Discussion :
Les auteurs revoient dans la littérature les différentes méthodes d’ostéosynthèse après ostéotomie d’ouverture médiale proximale du tibia avec une attention particulière au comblement ou non de l’ouverture et aux suites. Aucune ne permet l’appui immédiat ; certains ne comblent pas l’ouverture mais aux prix d’un montage beaucoup plus invasif. L’auto greffe a son lot de iatrogénie ; l’allogreffe est peu utilisée ; les différents substituts osseux de synthèse sont bien tolérés mais ne permettent pas d’appui avant la 6ème semaine au plus tôt.
Conclusion :
L’utilisation d’un ciment phosphocalcique, grâce à ses caractéristiques mécaniques propres, permet un appui et une réhabilitation fonctionnelle plus précoces après ostéotomie d’ouverture tibiale proximale et ceci sans iatrogénie liée à la technique.