J-M Puch, L Descamps (Nice)
Si le resurfaçage de hanche est la solution la plus conservatrice chez le sujet jeune, cette intervention ne paraît pas être indiquée à tous les chirurgiens et surtout à tous les patients.
L’option d’une tige fémorale raccourcie paraît une solution intermédiaire satisfaisante envisagée pour limiter l’escalade dans les reprises, s’affranchir de certaines douleurs de cuisse mais aussi contribuer à réduire la voie d’abord.
Les premières données publiées de la littérature semblent confirmer ces objectifs, mais il n’existe cependant aucune définition de la longueur idéale d’une tige fémorale.
Dans ce but, nous avons donc envisagé un raccourcissement de notre tige habituelle sans ciment à collerette dont les caractéristiques conventionnelles comme la plupart des tiges du marché, bénéficiaient d’un recul clinique significatif d’au moins 10 ans.
Une étude en éléments finis a été réalisée pour modéliser la répartition des contraintes transmises à l’interface osseux sur toute la longueur de l’implant et rechercher ainsi quelle profondeur de tige devenait en théorie « inutile » pour participer à la stabilisation et la fixation d’un implant sans ciment.
Au vu de ces résultats, la gamme a été raccourcie et implantée depuis Mai 2011 par deux opérateurs, pour une série continue, à l’exclusion des fractures de col, d’une obésité objectivée par un index BMI > 30 où d’une planification pré op jugée inadéquate.
Au 30 Juin 2012, nous avons inclus 111 implants pour 107 patients (46femmes et 61hommes) pour une moyenne d’âge de 70ans (36 à 88), 71 mini abord postérolatérale et 39 mini Hardinge.
Cette série comporte 95 cotyles à double mobilité (85,6%) et 16 couples céramique céramique tête 36 AlDelta( 14,4%).
La rééducation, le suivi clinique et radiologique sont identiques aux prothèses conventionnelles.
Nos complications per opératoires comprennent une fracture du merkel cerclée, une fracture du grand trochanter non déplacée. Un sepsis précoce a été traité par lavage articulaire.
Le suivi clinique est superposable aux prothèses conventionnelles et le suivi radiologique a mis en évidence trois complications précoces : un cas d’enfoncement de 3,5 mm et deux cas de varisation.
Ces trois cas correspondent au premiers cas de la série et, à 1 ans de recul, ces migrations sont parfaitement stabilisées.
L’analyse de nos résultats radiologiques nous conduit à réfléchir à la hauteur adaptée de coupe du col. Elle induit en effet deux philosophies différentes d’implantation que sont le remplissage diaphysaire ou seulement un ajustement au lit spongieux.
Dans le sens du respect du tissu osseux, cette dernière solution nous paraît souhaitable particulièrement pour les sujets jeunes.
Enfin nos premiers résultats nous montrent que cette tige raccourcie respecte le principe d’équivalence par rapport à sa « grande sœur », la tige standard.
Bien entendu l’épreuve du temps est indispensable pour conforter ces résultats préliminaires.