P. Hernigou (Créteil)
Introduction: La cinématique in vivo du genou (translation antéropostérieure, rotation axiale, soulèvement du condyle fémoral et amplitudes de mouvement) a été déterminée sur les genoux de 30 sujets porteurs de prothèse totale à plateau fixe et mobile et sur leur genou normal.
Materiel : Tous les sujets ont été analysés par vidéofluoroscopie lors de la réalisation d’activités de marche et de flexion maximale. Les images fluoroscopiques ont ensuite été importées sur le disque dur d’un ordinateur et la cinématique du genou déterminée en utilisant un procédé d’adaptation-modelage en trois dimensions automatisé. Les prothèses etaient identiques et de type Ceraver Osteal.
Resultats : Dans le genou normal, lors de la marche, il existe un certain degré de translation postérieure du point de contact fémoro-tibial (rollback fémoral postérieur) dans le compartiment externe (4,2 mm en moyenne) alors qu’une translation minimale se produit en interne. Lors d’une activité de flexion maximale, le rollback fémoral postérieur externe est augmenté (14,1 mm en moyenne) alors que la translation en interne reste minimale (1,5 mm en moyenne). Ainsi, en moyenne, une cinématique de type pivot interne est observée, sans toutefois se produire pour tous les genoux normaux testés. Lors d’une activité de flexion maximale, une grande variabilité dans la translation antéropostérieure a été observée dans toutes les prothèses à plateau fixe et mobile qui ne possédaient pas de système stabilisant l’absence de croisé posterieur. Les genoux normaux ont une rotation externe en moyenne de 10 degres du fémur sur le tibia au cours de la flexion. Toutes les prothèses de genou rotatoires avaient une rotation externe en moyenne de 5 degres (0 à 10 degrés). A l’inverse les prothèses postéro-stabilisées avaient une rotation interne du fémur sur le tibia de 5 degrés (0 à 10 degrés), c’est-à-dire un mouvement paradoxal.
Discussion et conclusion :Contrairement au genou normal, où le rollback fémoral postérieur survient de manière régulière lors d’activité de flexion maximale, une translation paradoxale antérieure du point de contact fémorotibial a été observée de manière fréquente lors de la flexion maximale, en particulier chez les sujets présentant une prothèse rotatoire. Pour les prothèses substituant le croisé posterieur, le rollback fémoral postérieur du condyle fémoral latéral se produit de manière routinière avec une variabilité minimale du contact fémorotibial lié à l’engagement régulier du mécanisme de plot et de came durant les activités de flexion maximale.