057. Incidence et morbi-mortalite des fractures de l’extrémité supérieure du fémur en Martinique

F de Cazes, JP Silmont, E Vauclin, S Lafortune, P Numeric, JL Rouvillain
(Fort de France)


Introduction : Les fractures de l’extrémité supérieure du fémur(FESF) ostéoporotiques représentent une pandémie avec des conséquences majeures en termes de morbi-mortalité. Cependant il existe de fortes disparités géographiques en ce qui concerne l’incidence de ces fractures et plusieurs études plaident en faveur d’une incidence plus faible dans les populations d’origines africaines. Nous nous sommes donc intéressés au calcul de l’incidence et à l’analyse de la morbi-mortalité de ces fractures en Martinique.

Matériel et Méthodes : Etude prospective du 1er décembre 2011 au 30 avril 2012 au CHU de Fort-de-France incluant tous les patients de plus de 60 ans entrés pour FESF non traumatique. Un questionnaire a été réalisé à l’admission (type de fracture, facteurs de risque, score de Katz, MMSE). Le score de Katz a été renouvelé à 2 mois après la fracture. Etude rétrospective associée par le biais du PMSI pour calcul de l’incidence annuelle.

Résultats : 87 patients ont été inclus, 56 femmes et 31 hommes, moyenne âge=85,32ans±7,29, 76% des patients présentaient au moins 2 facteurs de risque et seulement 4,5% bénéficiaient d’un traitement. Le taux de décès à 2 mois était de 21% et n’était pas lié à l’âge (p=0,115) au sexe (p=0,746) ni à l’autonomie (p=0,273) mais avait un lien significatif avec un MMS≤18 (p=0,007). Le score de Katz est passée de 4,90 à 3,75 en moyenne (p<0,001). L'incidence calculée était de 23,15 pour 10 000 patients-année soit une incidence 10 fois supérieure à une étude de 1993 menée en Martinique. L'analyse densitométrique a retrouvé un T-score moyen -2,97 avec 26% d'ostéopénie et 73% d'ostéoporose. Discussion : L'incidence de FESF calculée est donc plus basse en Martinique comparée aux populations européennes mais la forte progression de ces fractures depuis 30 ans montrent l'impact des changements environnementaux et nous avons évoqué la famine de 1943 à 1945 pour expliquer en partie cette progression. L'âge d'apparition et le sexe ratio sont les mêmes que dans les populations caucasiennes. De même la mortalité à 3 mois est similaire aux études européennes et américaines et les conséquences en terme d'autonomie sont toutes aussi dramatiques. L'impact économique pour la société est considérable. Il semble exister un espoir car il existe des thérapeutiques efficaces sous utilisées aujourd'hui.

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