D. Saragaglia (Grenoble).
Dans ce travail nous allons présenter les indications des prothèses totales du genou dans les fractures de l’extrémité distale du fémur et du plateau tibial. L’ostéosynthèse est habituellement le choix qu’il faut retenir pour traiter ce genre de fracture. Cependant, la période de réadaptation peut être extrêmement longue et les complications à type de pseudarthrose, cal vicieux ou démontage sont fréquentes.
Toutes les études publiées montrent qu’en raison de l’ostéoporose, de la mauvaise qualité de l’os et de l’état général du patient, les mauvais résultats vont de 25% à 72% pour les fractures du plateau tibial et les bons résultats dépassent à peine 50% pour les fractures de l’extrémité distale du fémur. Par ailleurs, les résultats des prothèses après échec d’une fracture sont loin d’être aussi bons qu’après une gonarthrose. Ainsi, la prothèse totale du genou dans des indications bien choisies pourrait être une bonne alternative pour diminuer la période d’alitement, permettre une rééducation plus rapide avec reprise également rapide de la marche en appui complet tout en évitant les démontages secondaires de l’ostéosynthèse.
Ainsi les meilleures indications seraient, un patient âgé de plus de 75 ans, non grabataire (score de Parker > 4), avec une arthrose pré-existante et une ostéoporose non négligeable, un score ASA ≤ 3 et une fracture de type C de l’AO. Le choix de la prothèse dépend de l’état des ligaments et de l’étendue de la fracture. En général, on utilisera plutôt une prothèse une prothèse contrainte à tige longue du côté de la fracture, plus ou moins associée à une ostéosynthèse complémentaire.