C. Chantelot, R. Isida
Lille – France
Introduction : Devant le nombre croissant de fractures péri-prothétiques de hanche (10% des reprises de prothèses), nous sommes confrontés à des reconstructions parfois complexes. Le challenge de cette reprise est de redonner une autonomie rapide pour ces patients souvent fragiles. Nous avons développé un implant de reprise qui permet d’être polyvalent et de répondre aux traumatismes complexes.
Matériel et méthode : Cette prothèse est proposée pour les fractures du stade B de Vancouver avec descellement, pour les tiges non descellées nous restons conservateur avec une ostéosynthèse rigide. Dans notre stratégie opératoire, le cotyle est modifié systématiquement par une double mobilité, cela réduit le risque de luxation (principale complication en chirurgie de reprise).
Le principe de notre tige est un implant sans ciment, avec une épiphyse modulaire de 65 à 95 cm, sans col modulaire. La fixation de la tige est assurée par des ailettes sur les tiges droites (diamètre de 10 à 20), une fois l’appui obtenu nous reconstruisons l’épiphyse. Pour les fractures plus distales, nous disposons d’une tige courbe avec possibilité de tenue primaire ou d’un système de verrouillage (3 clavettes). Il est fréquent que cette fracture s’accompagne d’un équivalent de fémorotomie ou parfois il est nécessaire de la réaliser pour enlever le ciment. La fixation de cette corticale latérale est difficile et la stabilité est médiocre, nous avons conçu une plaque latérale qui peut se fixer sur l’épiphyse de la prothèse. Cette fixation permet de solidariser l’implant à la fémorotomie, des cerclages complémentaire sont parfois nécessaires. L’ensemble de ce montage permet de donner l’appui immédiatement à nos patients. Nous évaluons actuellement cette prothèse qui est posée depuis quelque mois et nous vous présentons quelques cas cliniques.
Résultats préliminaires : Nous avons analysé de façon prospectif en 2014 ce type d’implant, au total 8 tiges ont été posées sur 22 fractures. L’âge moyen était de 80 ans, le score de Katz préopératoire était de 5, le score MMS était de 7,55. L’ensemble des patients était autonome à domicile. La durée opératoire moyenne était de 158 minutes, le saignement de 612 ml, 3 patients avaient nécessité d’une transfusion. Nous donnons l’appui total au quatrième jour.
Discussion et Conclusion : Les fractures péri-prothétiques posent le problème du stock osseux et de la qualité de l’os. Nous ne pouvons pas proposer à des patients âgés une décharge prolongée, car nous savons que ceci va aggraver leur dépendance. Malgré cette chirurgie lourde, cette tige modulaire et polyvalente nous permet de répondre à ce type de patient.