Ph Hernigou, I Guissou, C Younes
Créteil – France
Introduction: L’objectif était de comparer à 10 ans de recul deux implants différents d’un même fabriquant (mobile ultra-congruent et postéro-stabilisée) implantés par la même équipe chirurgicale avec un recul d’au moins 10 ans.
Matériel et méthode : L’étude est rétrospective et monocentrique. Elle inclut 38 prothèses rotatoires ultra-congruentes (Céragir) et 52 prothèses postéro-stabilisées de type Céraver implantées durant les années 1999 et 1991 chez des patients ayant survécu 10 ans après la chirurgie. Les deux groupes ont homogènes, d’un âge moyen opératoire similaire (73 versus 74), d’une répartition similaire pour le sexe. 10 patients avaient d’un côté une prothèse à plateau mobile et de l’autre une prothèse postéro-stabilisée. La série a été évaluée cliniquement (IKS), radiologiquement, par fluoroscopie en ce qui concerne la cinématique pour 30 patients (20 prothèses de chaque groupe), par scanner pour 15 patients de chaque groupe, à la recherche d’une ostéolyse tibiale ou fémorale.
Résultat : Avec un recul de 10 ans, la survie des implants est identique. Une reprise pour changement d’une pièce en polyéthylène dans le groupe des prothèses rotatoires ; une reprise dans le groupe des prothèses postéro-stabilisées (ablation du médaillon rotulien). Les scores fonctionnels moyens sont identiques (85 versus 86). Le score IKS moyen du genou est similaire (83 versus 85). La flexion moyenne des prothèses postéro-stabilisées est significativement plus élevée, 125° (90 à 140) versus 115° (90 à 130) pour les prothèses postéro-stabilisées. La laxité frontale moyenne par contre est plus élevée pour les prothèses postéro-stabilisées que pour les prothèses rotatoires. L’angle HKA moyen est de 177° pour les prothèses rotatoires et un de 180° pour les postéro-stabilisées. Aucune ostéolyse ou usure du polyéthylène ne sont radiologiquement visibles ni sur les prothèses postéro-stabilisées, ni sur les prothèses rotatoires. Les scanners réalisés ont retrouvé 2 ostéolyses non radiologiquement visibles sous l’embase tibiale des prothèses rotatoires et 1 ostéolyse non radiologiquement visible sous le plateau tibial d’une prothèse postéro-stabilisée. Le scanner n’a pas montré de différence de positionnement en rotation des prothèses postéro-stabilisées ou des prothèses rotatoires.
Discussion et conclusion : Au recul de 10 ans, les résultats sont similaires pour les deux types de prothèse, bien que leur cinétique soit différente. Il n’existe pas d’argument pour favoriser l’implantation de l’une ou l’autre des prothèses, si ce n’est peut-être l’état du genou en pré-opératoire (en particulier sa désaxation frontale ou ses antécédents chirurgicaux (ostéotomie préalable)).