039. Prothèses du genou dans les séquelles des traumatismes graves du genou: A propos de 25 cas. - Knee prostheses in the aftermath of severe trauma of the knee: About 25 cases.

D. Saragaglia, C. Houillon, W. Jabour
Echirolles – France


Introduction : L’arthroplastie est une des solutions thérapeutiques possible dans les séquelles des traumatismes graves du genou. Dans la littérature, les résultats fonctionnels à moyen terme sont inférieurs à ceux retrouvés dans la gonarthrose essentielle et le taux de complications est plus élevé. Le but de cette étude était d’étudier les résultats fonctionnels, cliniques et radiologiques de l’arthroplastie dans les cas de gonarthrose post traumatique avancée et invalidante.

Matériel et méthodes : La série est composée de 25 patients opérés entre 1996 et 2010, 17 hommes et 8 femmes, âgés de 53,5 +/- 16 ans (28-84) au moment de la pose de la prothèse. Il s’agissait de 18 séquelles de fracture du plateau tibial dont 4 du plateau tibial latéral, 4 séquelles de fractures des condyles fémoraux, 2 séquelles de fracture du plateau tibial et des condyles et d’une séquelle de luxation du genou. 88% de ces patients avaient été opérés initialement avec 48% de complications dont 2 sepsis, 2 syndromes de loge, 2 pontages vasculaires, 3 déplacements secondaires, 2 lambeaux cutanés le tout au décours de 7 fractures ouvertes (28%). Les prothèses implantées étaient les suivantes : 5 prothèses unicompartimentaires (PUC), 10 PTG à conservation du LCP, 6 PTG postéro-stabilisées et 4 PTG à haute contrainte. Le délai moyen entre le traumatisme initial et la prothèse était de 86,5  142 mois (6-619). Les patients ont été revus cliniquement et radiologiquement par un examinateur indépendant de l’opérateur.

Résultats : 23 patients ont été revus avec un recul moyen de 7  4 ans (3-16). 9 (36%) ont présenté une complication : 3 (12%) ont nécessité une ré-intervention chirurgicale (un sepsis grave ayant conduit à une amputation secondaire, une instabilité patellaire ayant nécessité un recentrage de la patella et une fracture de matériel ayant conduit à un changement de l’implant fémoral) ; les 6 autres (24%) n’ont pas été réopérés (3 raideurs corrigées par mobilisation du genou sous anesthésie générale ou plâtres de posture, 2 sepsis profonds et un superficiel résolutifs avec une antibiothérapie adaptée). Aucune usure du polyéthyléne ni descellement n’ont été retrouvés. Le score IKS genou a été amélioré, passant de 39  17 points en pré-opératoire à 88  12 au dernier recul (p< 0,001), ainsi que le score fonction, passant de 28 ± 24 points à 85 points (p< 0,001). Le score KOOS global moyen était de 57 ± 19 points. Le gain de flexion moyen était de 12° avec une flexion moyenne préopératoire de 97° 28° (30°-140°) et de 109°  15° (75°-135°) au dernier recul. Conclusion : Les arthroplasties dans les suites d’une gonarthrose post traumatique donnent des résultats fonctionnels inférieurs aux gonarthroses dégénératives. Le taux de complications est aussi plus élevé. Malgré tout, les patients sont satisfaits de leur intervention d’autant plus qu’ils avaient été prévenus initialement de la difficulté, voire de l’impossibilité d’une récupération fonctionnelle ad integrum.

Introduction: Arthroplasty is one of the possible solutions in the aftermath of severe trauma of the knee. In the literature, the medium-term functional results are lower than those found in the essential knee osteoarthritis and the complication rate is higher. The purpose of this study was to investigate the functional, clinical and radiological results of arthroplasties in cases of advanced and disabling post-traumatic osteoarthritis.
Material and methods: The series consists of 25 patients operated on between 1996 and 2010, 17 men and 8 women, aged 53.5 +/- 16 years (28-84) at the time of insertion of the prosthesis. It was 18 fractures of the tibial plateau sequelae including 4 of the lateral tibial plateau fracture sequelae, 4 of the femoral condyles, 2 fracture sequelae of the tibial plateau and the condyles, and a knee dislocation sequelae. 88% of these patients were initially operated with 48% of complications including 2 sepsis, 2 compartment syndromes, 2 vascular bypass, 3 secondary displacement, 2 skin flaps, all at the waning of 7 open fractures (28%). The implanted prostheses were : 5 unicondylar knee replacement (UKR), 10 PCL retaining TKR, 6 PS TKR and 4 high constrained TKR. The average time between the initial trauma and the prosthesis was 86.5 ± 142 months (6-619). The patients were followed clinically and radiographically by an independent reviewer.
Results: 23 patients were reviewed with a mean follow up of 7 ± 4 years (3-16). 9 patients (36%) had a complication: 3 (12%) required surgical reintervention (1 severe sepsis leading to a secondary amputation, 1 patellar instability requiring a revision and one breakage of the fémoral implant leading to a change of the implant); the other 6 (24%) were not reoperated (3 stiffness corrected by mobilization of the knee under general anesthesia or posture casts, 2 deep and 1 superficial sepsis that resolved with appropriate antibiotic therapy). No loosening or wear or of polyethylene have been found. The IKS knee score improved from 39 ± 17 points preoperatively to 88 ± 12 at last follow up (p <0.001), and the function score from 28 ± 24 points to 85 points (p <0.001). The average overall KOOS score was 57 ± 19 points. The average flexion gain was 12 ° with a mean preoperative flexion of 97 ° ± 28 ° (30 ° -140 °) and 109 ° ± 15 ° (75 ° -135 °) at last follow up. Conclusion: knee replacements in the aftermath of a post-traumatic osteoarthritis give functional results below degenerative knee osteoarthritis. The complication rate is also higher. Nevertheless, patients are satisfied with their result as they were initially warned of the difficulty, if not impossibility of “ad integrum” functional recovery.

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