C Dumontier
Baie Mahault, Guadeloupe
La première description des douleurs externes du coude revient à Runge en 1873 sous l’appellation de « la crampe de l’écrivain » ( « schreiberkrampf »). En 1883, Major introduit le terme de « lawn tennis elbow ». Cependant l’absence de certitudes sur la cause des douleurs a conduit de nombreux auteurs a proposé des théories et des appellations différentes pour ces douleurs externes du coude si fréquentes. Cyriax en 1936 dénombrait 29 hypothèses physiopathologiques différentes !. Le chirurgien anglais Kellogg Speed pouvait déjà dire en 1929 que l’épicondylite se caractérisait par une étiologie variée, une pathogénie obscure et un traitement incertain.
Cette incertitude persiste de nos jours même si les études épidémiologiques permettent de mieux comprendre l’évolution naturelle de la maladie. Les traitements médicaux et non médicamenteux restent la base du traitement de ces lésions mais leur validité est toujours discutée. Les orthèses n’ont pas montré leur intérêt, les infiltrations sont très efficaces à court terme mais délétères à moyen et long terme; Botox, sangsues, PRP sont actuellement testées alors que les ondes de choc, largement utilisées, ont prouvé leur inefficacité.
Les chirurgiens ne sont pas en reste et proposent de nombreuses techniques, de la ténotomie percutanée à la couverture par un lambeau musculaire d’anconé. Plus récemment ont été introduites des techniques arthroscopiques. Malheureusement, aucune de ces techniques n’est réellement validée et la chirurgie n’est qu’une alternative thérapeutique qui vit de l’échec des autres possibilités.
Enfin il faut tenir compte de la fréquence de cette pathologie dans le monde du travail, avec des conséquences économiques majeures (pour les entreprises et la société). Le traitement passe ici par la prévention et les recherches ergonomiques.