M Tatar, AP Uzel
Pointe-à-Pitre – Guadeloupe
Les tendinopathies constituent 30 à 50% de la pathologie du sport. Grâce à l’imagerie, le diagnostic est plus précoce et définit des lésions mal étiquetées il y a quelques années. Les exigences de reprise rapide du sport ont été un argument supplémentaire pour envisager denouvelles stratégies thérapeutiques, tels que les facteurs de croissance. Les plaquettes sont la principale source de facteurs de croissance qui régulent la migration, la prolifération et la différenciation des cellules intervenant dans la cascade de cicatrisation. L’injection de concentré plaquettaire autologue (ou facteurs de croissance) est un traitement alternatif, naturel et innovant: le but étant d’amener ces facteurs de croissance dans des zones très peu vascularisées (tendons, ligaments, muscles et cartilages lésés) afin de stimuler leur réparation, via la néovascularisation, la synthèse de collagène et l’activation des cellules réparatrices.
La vascularisation du tendon est très pauvre, surtout sur sa partie moyenne et distale, ce qui coïncide avec le siège des ruptures qui peuvent être récentes ou secondaires à une tendiopathie chronique. Les tendinopathies achilléennes peuvent être différenciées selon leurs topographies puisqu’elles appartiennent à des cadres nosologiques différents : lésion du corps tendineux (rupture, tendinopathie) ou de sa partie distale (maladie de Haglund, enthésopathie).
A l’imagerie, on définit des facteurs de mauvais pronostic (épaississement tendineux, calcifications, kystes). Nous utiliserons en association avec l’imagerie, les scores VISA et EVA et NIRSCHL pour l’évaluation et le suivi. Divers traitements sont proposés (rééducation, infiltration corticoïde, onde de choc … chirurgie). Les résultats sont souvent bons mais limites par le risque iatrogène inhérent à la chirurgie (infections, adhérences, rétractions capsulaires…). Les facteurs de croissance ont été identifiés comme une nouvelle cible thérapeutique: ils stimulent la réponse cellulaire participant à la cicatrisation des tendinopathies. Une cohorte prospective monocentrique non randomisée sur 15 patients était réalisée. Son objectif est d’évaluer, cliniquement et radiologiquement, l’effet de l’injection péri-tendineuse de PRP (plasma riche en plaquettes) chez les patients présentant une tendinopathie achilléenne chronique (>6 mois) après échec des moyens thérapeutiques conventionnels (co-analgésie, corticothérapie, kinésithérapie…). Six mois après l’injection de PRP, les scores fonctionnels sont améliorés et les lésions tendineuses initialement constatées à l’échographie tendineuse et l’IRM de la cheville diagnostiques ont régressé (épaississement, augmentation du volume tendineux, hypersignal ou hyper-échogénéicité, hyperhémie, kyste mucoïde, nodule). Cette amélioration anatomo-fonctionnelle s’est traduite par une reprise accélérée des activités physiques, sportives et professionnelles. L’injection de PRP en péri-tendineux semble être une piste thérapeutique prometteuse.
Tendiopathies constitute 30 to 50% of sports pathology. Through imaging, diagnosis is precocious and identifies the mislabeled lesions few years ago. Quick return to sports demands were an additional argument to consider new therapeutic strategies such as growth factors. Platelets are the main source of growth factors that regulate the migration, proliferation, and differentiation of cells involved in the healing cascade. Injection of autologous platelet concentrate (or growth factors) is a natural and innovative alternative treatment aiming at bringing these growth factors in sparsely vascularized areas (damaged tendons, ligaments, muscles and cartilage) to stimulate the repair process via neovascularization, collagen synthesis and repair cell activation.
Tendon vascularization is very poor, especially in the middle and distal parts, which coincide with the main rupture location that may either be recent or secondary to a chronic tendinopathy. Achilles tendinopathies can be differentiated according to their topographies since they belong to distinct nosological entities: lesion of the tendon body (rupture, tendonitis) or of the distal part (Haglund’s disease, enthesitis).
In imaging, we define poor prognostic factors (tendon thickening, calcifications, and cysts). In combination with imaging, VAS, VISA, and Nirschl scores are used for evaluation and monitoring. Various treatments are available (rehabilitation, corticosteroid infiltration, shockwave, surgery, etc.). The results are often good but limited by the iatrogenic risk associated with surgery (infection, adhesions, capsular contracture, etc.). Growth factors have been identified as a new therapeutic target: they stimulate the cellular response involved in the healing of the tendon. A non-randomized single-center prospective cohort of 15 patients was performed. Its objective is to clinically and radiologically evaluate the effect of peritendinous injection of PRP (platelet rich plasma) in patients with a chronic Achilles tendinopathy (> 6 months) after failure of conventional therapeutics (co-analgesia,corticosteroids, physiotherapy, etc.). Six months after the injection of PRP, functional scores improved and tendon lesions initially recognized at ultrasound and ankle MRI declined (thickening, enlarged tendon, hypersignal or hyper-echogenicity, hyperemia, mucous cyst, nodule). This anatomo-functional improvement has resulted in an accelerated recovery of physical, sporting and professional activities. The peritendinous injection of PRP seems to be a promising therapeutic track.