E. Poinsot, N. Peyrot, G. Dalleau (Saint Denis – Réunion)
L’ultra-trail est une discipline de course à pied d’ultra-longue distance en milieu naturel avec du dénivelé. Cette discipline, de plus en plus répandue, est pourvoyeuse de blessures musculo-squelettiques des membres inférieurs d’origine multifactorielle. Le type de foulée, c’est-à-dire la façon de poser le pied initialement au sol, semble jouer un rôle prépondérant dans l’apparition des blessures musculo-squelettiques en raison des différentes contraintes biomécaniques appliquées au niveau des membres inférieurs pendant l’appui. En effet, les impacts générés par la pose du pied au sol sont plus élevés chez les coureurs arrière-pied qui posent d’abord le talon lors du contact initial du pied au sol comparés aux coureurs medio-pied ou avant-pied qui posent le pied à plat ou sur l’avant.
Ainsi, selon le type de foulée, afin d’étudier l’effet des impacts générés en course à pied sur les blessures musculo-squelettiques chez des coureurs d’ultra-trail, une étude biomécanique a été réalisée au Tampon au sein du laboratoire IRISSE de l’Université de la Réunion.
Les résultats de cette étude ont confirmé que les impacts générés par la pose du pied au sol étaient supérieurs chez les coureurs d’ultra-trail arrière-pied comparés aux coureurs medio-pied ou avant-pied. Cependant, la prévalence globale des blessures musculo-squelettiques n’était pas significativement différente selon le type de foulée. Toutefois, en s’intéressant aux blessures par localisation, il semblerait que les coureurs arrière-pied aient plus de risques de développer une blessure au niveau de la jambe, comme la périostite tibiale, du fait de la répétition des impacts élevés qu’ils génèrent lors de la pose initiale du talon au sol. Par ailleurs, nos résultats montrent que les coureurs présentant des tendinites des muscles fléchisseurs dorsaux de la cheville présentaient des impacts plus élevés que ceux qui n’avaient pas ce type de blessures, et ceci, indifféremment du type de foulée. En conclusion, des impacts élevés en course à pied, essentiellement générés par une course arrière-pied, semblent liés chez des coureurs d’ultra-trail au développement de blessures musculo-squelettiques principalement localisées au niveau de la jambe.