P.Reynaud, N. Fontanin
(Lyon)
110 arthroscopies postérieures de cheville ont été réalisées pour traitement d’un conflit osseux postérieur entre décembre 2008 et décembre 2016. Le conflit était lié à la présence d’un os trigone, d’un processus postérolatéral du talus long, fracturé ou non.
Le diagnostic clinique est confirmé par une radiographie de profil simple. Une IRM ou un scanner ont complété le bilan radiographique.
22 patients sont des sportifs professionnels (basket, rugby, foot, danse), 67 pratiquaient un sport de compétition non professionnel (trail, marathon, semi-marathon, course, football). L’âge moyen est de 29 ans (17 à 47).
L’intervention est réalisée en ambulatoire, sous anesthésie générale, en décubitus ventral.
Les points d’entrée sont de part et d’autre du tendon achilléen, postérolatéral et postéromédial, aucun point d’entrée transachilléen ou autre. L’espace du triangle de Kager est libéré prudemment au shaver mis en place par le point postéromédial.
Le LFPH est repéré. Aucun geste n’est réalisé sur le LFPH, quel que soit son aspect. La zone osseuse conflictuelle est libérée de ses adhérences, le processus postérolatéral réséqué au ciseau à frapper, aidé par la fraise motorisée.
L’appui est immédiat sans immobilisation, des cannes canadiennes peuvent aider temporairement à soulager les douleurs d’appui. La rééducation est immédiate.
La reprise sportive est autorisée entre J45 et J90.
Tous les patients ont été revus à J45 et J90.
5 complications sont rapportées (4,5%) : une lésion du nerf sural (dysesthésie du talon) (0,9%) chez un footballeur non professionnel, ayant retardé la reprise sportive à 1 an, un hématome du triangle de Kager repris à ciel ouvert avec drainage, retardant la reprise sportive à 6 mois, trois fibroses douloureuses et enraidissantes du triangle de Kager (2,7%). Toutes ces fibroses ont été infiltrées sous contrôle échographique par un produit cortisoné, avec un bon résultat, un résultat décevant non repris, et une reprise à ciel ouvert avec un résultat décevant. La fibrose a toujours eu lieu lors d’une résection d’un processus postéro latéral non fracturé réséqué à la fraise motorisée.
17 patients avaient encore des douleurs à 3 mois, empêchant une reprise sportive au même niveau. La reprise sportive moyenne se situe à 2,5 mois.
La reprise sportive dépend du niveau sportif initial et est plus rapide en cas de lésion osseuse libre. Les points essentiels pour un résultat optimal sont : repérage obligatoire du LFPH, repère à ne pas dépasser, nettoyage au shaver modéré de la graisse du triangle de Kager, résection au ciseau à frapper d’une zone osseuse fixée, absence d’immobilisation et rééducation immédiate.