- F. Schuind (Bruxelles, Belgique)
Au vu de la piètre contention offerte par l’immobilisation plâtrée traditionnelle, les indications du traitement non-opératoire des fractures se sont progressivement réduites au bénéfice des techniques d’ostéosynthèse. Les risques et complications de la fixation chirurgicale des fractures sont généralement sous-estimés.
Par exemple, un taux de complications allant jusqu’à 27% a été rapporté après plaque verrouillée du radius distal ; et de 42%, après ostéosynthèse malléolaire chez le patient diabétique ; la série multicentrique de la SOFCOT de 2004 fait état d’un taux de 14% de pseudarthroses après ostéosynthèse par plaque(s) à l’avant-bras chez l’adulte ; et Droll al. ont rapporté en 2007 après ostéosynthèse de l’avant-bras des diminutions fréquentes (63-84%) des forces de pronation et supination et de poigne, plus de cinq ans après guérison anatomique de fractures des deux os de l’avant-bras.
Dans ce contexte, plusieurs auteurs suggèrent de reconsidérer le traitement non-opératoire plâtré des fractures diaphysaires de l’humérus (méthode de Sarmiento), du radius distal et de la cheville. Au niveau du poignet, Arora et al. (2011) ont démontré dans un essai prospectif randomisé que chez les patients de plus de 65ans, les résultats subjectifs étaient équivalents après immobilisation plâtrée qu’après plaque palmaire ; et Willett et al. (2016), qu’un traitement par plâtre moulé au plus près (« close contact cast ») stabilisait aussi bien les fractures bimalléolaires qu’une classique ostéosynthèse.
Nous développons actuellement des attelles anatomiques, adaptées au gonflement post-fracturaire, qui pourraient à terme limiter les indications opératoires chez les patients âgés, présentant des contre-indications significatives à la chirurgie.