M Anais (CHU Réunion)
La réhabilitation précoce après chirurgie, concept introduit dans les années 1990 par le Pr Kehlet et basé sur la diminution du stress chirurgical et l’optimisation du patient, connait ces dernières années, un véritable essor en chirurgie, y compris en chirurgie orthopédique. Les objectifs de cette réhabilitation précoce sont doubles, à la fois médicaux et économiques.
La chirurgie de scoliose chez l’enfant et l’adolescent, de par le stress chirurgical qu’elle induit représente un véritable enjeu en termes de réhabilitation précoce.
Quelques études, notamment américaines, ont évalué les conséquences de la mise en place d’un protocole de réhabilitation précoce pour la chirurgie de scoliose idiopathique chez l’adolescent. Les résultats de ces études sont pour la plupart nettement encourageants : diminution de la durée de séjour, diminution des scores de douleur post-opératoire, absence d’augmentation des taux de réadmission, diminution des coûts post-opératoires.
Dans la majorité de ces études, on constate cependant un usage large de la morphine, intraveineuse et orale, quelque peu contradictoire avec le concept de réhabilitation précoce.
Ceci laisse à penser qu’il y a encore des pistes de réflexion à explorer sur le sujet, en terme d’analgésie per et post-opératoire.
La réhabilitation précoce pour chirurgie de scoliose est un enjeu concret et réalisable. Elle doit cependant se préserver d’être économique avant d’être médicale.