M Zaraa (Tunis)
La stratégie opératoire dans le traitement des fractures de l’acétabulum et des lésions de l’anneau pelvien nécessite une bonne planification afin de garantir le meilleur résultat anatomique et fonctionnel.
Cette planification s’est nettement simplifiée grâce à l’amélioration des moyens diagnostiques qui permettent d’avoir une analyse précise des traits de fracture et des déplacements des fragments osseux. Le scanner avec les reconstructions 3D a déjà fait ses preuves en matière de diagnostic et surtout en analysant la vue exo pelvienne avec extraction de la tête fémorale, cette incidence est à la base de la conception de l’application smartphone qui permet, en répondant à de simples questions, de classer les fractures de l’acétabulum.
Le diagnostic précis des traits de fracture avec l’analyse des déplacements et la localisation des impactions va nous guider dans notre planification chirurgicale à savoir l’installation du malade en décubitus dorsal pour un abord antérieur, en décubitus ventral pour un abord postérieur ou en latéral pour un double abord. Certaines fractures intéressant les deux colonnes de l’os iliaque nécessitaient parfois un double abord pour permettre un contrôle direct et une bonne réduction des deux colonnes, mais actuellement grâce aux progrès technologiques notamment l’utilisation de l’abord de Stoppa et para rectal, de nouveaux moyens d’ostéosynthèse et des outils de navigation, la stratégie opératoire s’est nettement simplifiée permettant de réduire et synthéser certaines fractures par un seul abord chirurgical.
Dans les fractures complexes de l’anneau pelvien nos stratégies ont beaucoup évolué, les voies d’abord endo pelviennes nous permettent de résoudre des lésions qui nous posaient de gros problèmes stratégiques, les possibilités de chirurgie per cutanée également, l’addition de tous ces progrès : imagerie 3D, nouvelles voies d’abord, matériel adapté nous emmène à poser des indications sur lesquelles nous aurions autrefois hésité, en particulier la chirurgie du sujet âgé qui est un véritable enjeu de santé publique.
Les progrès technologiques permettent des diagnostics précis ce qui entraine une meilleure maitrise des voies d’abord, de simplifier la planification chirurgicale, de diminuer la morbidité de cette chirurgie déjà difficile et d’obtenir de meilleurs résultats anatomiques et fonctionnels