L El Amiri, M Antoni, J Gaudias, B Adamczewski, JF Kempf, P Clavert (Illkirch)
Introduction : Les infections sur prothèses d’épaule sont une complication rare mais grave, susceptible d’entraîner plusieurs ré-interventions, avec un résultat fonctionnel incertain. Actuellement, le changement de prothèse en 2 temps reste la stratégie recommandée. L’hypothèse de ce travail est que le changement en 1 temps est une option thérapeutique valide dans la prise en charge des infections précoces et tardives de prothèse d’épaule. Le critère principal de jugement était le résultat infectieux et l’objectif secondaire était l’évaluation clinique et radiographique des patients.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, d’une cohorte de 22 prothèses d’épaule, chez 20 patients (8 femmes et 12 hommes). Les critères d’inclusion étaient un changement de prothèse d’épaule en 1 temps pour infection aigue ou chronique. Tous ont été revus cliniquement (score de constant), radiologiquement (bilan standard de face et de profil) et avec un bilan biologique inflammatoire, avec un recul minimal d’un an (moyenne à 42,3 mois).
Résultats : Le délai entre la première prothèse et le changement était en moyenne de 26 mois (1 à 145 mois). 2 patients ont nécessité un 2ème changement de prothèse pour nouvelle infection avec un délai supérieur à 2 ans (nouveau germe), effectué en 1 temps. Le germe principalement en cause dans l’infection était Propionibacterium acnes (14), et l’infection était pluri-bactérienne chez 9 patients. Sur le plan infectieux, nous avons à déplorer 1 échec. La patiente était en mauvais état général, ne permettant pas une nouvelle intervention. Sur le plan fonctionnel, le score de Constant moyen pondéré au dernier recul était en moyenne de 53 (min 22,5, max 82,5). 14 patients considéraient leur satisfaction excellente ou bonne. Au dernier recul, 2 patients présentaient une luxation antérieure invétérée.
Discussion : Le changement en 1 temps de prothèse d’épaule infectée, associée à une antibiothérapie locale (ciment) et générale adaptée, a permis d’éradiquer l’infection sur 21 des sujets (95,5%) avec un résultat fonctionnel correct. Cette option thérapeutique est donc une option valable car elle permet un contrôle infectieux au prix d’une morbidité comparable à ce qui est rapporté pour les changements en 2 temps.
AIM: In a mono-center retrospective cohort study, we evaluated one-stage revision procedure in the management of infected shoulder arthroplasty.
METHOD: All patients who underwent a one-stage revision procedure for a chronic infection of shoulder arthroplasty were included. They underwent clinical evaluation (Constant-Murray score), radiological examination (standard X-rays) and a blood test (Complete Blood Count and C-reactive protein), at a minimal one-year follow-up.
RESULTS: 22 shoulder prosthesis in 20 patients were included. Mean time between primary prosthesis implantation and exchange surgery was 26 months (1-145). Mean follow up was 42,3 months. The principal micro-organism involved was Propionibacterium acnes (14/22).
21 out of 22 (95,5%) shoulders were free of infection at last follow-up. 1/22 (4,5%) shoulders were considered still infected.
2 patients required an additional one-stage procedure for a new infection (new pathogen) after a period of two years, both free of infection at last follow-up.
At last follow-up, mean Constant score was 39,6 (16-68). 14/22 (63,6%) patients were satisfied or very satisfied with the global fonctionnal result.
CONCLUSIONS: One-stage revision procedure is a valid therapeutic option in the management of infected shoulder prosthesis, as it allowed us to eradicate the infection in 95,5% patients in our serie, with a fair clinical result.